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mardi 30 avril 2013

Mon avis sur "Le projet Abraxa" de Frédéric Delmeulle




Editeur : Flammarion 
Collection : Grand format (10-16 ans)
Age conseillé : à partir de 11 ans
Format : 13,5 x 21 cm • 280 pages
Origine : France
Illustration : Aurélien Police
ISBN : 978-2-0812-7186-9
Prix : 15 euros


    Voici mon avis concernant "Le projet Abraxa" de Frédéric Delmeulle :


    Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :
     "REMONTEZ LE TEMPS
    DANS LA PLUS FANTASTIQUE DES MACHINES

    Emma et ses amis sont révoltés par toutes les inégalités du monde dans lequel ils vivent.
    Persuadés qu'en modifiant un événement du passé ils pourront réécrire l'histoire, ils subtilisent un sous-marin qui a le pouvoir de remonter le temps. Ensemble, ils se lancent dans la plus extraordinaire et la plus dangereuse des aventures.

    LE PROJET ABRAXA
    EST EN MARCHE..." 


    Mon avis concernant cet ouvrage :
     Les histoires de voyage dans le temps, vous aimez ? Moi oui. D'ailleurs, c'est la tête encore emplie des images du film "Retour vers le futur III" (que je revoyais pour la je ne sais combientième fois hier soir) que je rédige mon avis concernant "Le projet Abraxa".

    Pour voyager dans le temps, il faut une machine (l'homme n'ayant pas encore réussi à développer suffisamment ses capacités psychiques pour y parvenir seul ^^). Sachant que ce voyage concernera quatre adolescents (+ le lecteur), on se doute bien qu'il faudra un véhicule légèrement plus spacieux qu'une DeLorean. 

    Nous avons justement ce qu'il nous faut : le Vertov, un ancien sous-marin soviétique entièrement transformé par le professeur De Almédia. Le Vertov a déjà fait ses preuves : le professeur accompagné d'un équipage parmi lequel figurait le père d'Emma (la jeune héroïne qui sera à l'origine de notre petite virée) avait déjà effectué des explorations temporelles. Le hic, c'est que tout ne s'était pas vraiment passé comme sur des roulettes : le professeur y avait laissé sa peau et le père d'Emma était revenu sain et sauf mais sacrément secoué. Durant des années, le sous-marin était resté à l'abandon, caché dans une propriété bien équipée niveau protection contre les intrusions.

     Mais voilà : la jeune Emma a décidé de réveiller le Vertov pour mener à bien une mission qu'elle estime être de la plus haute importance : modifier le passé pour faire disparaître les injustices planétaire de notre présent. D'après elle, les inégalités d'aujourd'hui sont dues à la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. J'avoue que ce point de vue plutôt réducteur m'a un peu révoltée (le cours de l'histoire de l'humanité a été maintes et maintes fois bouleversé et il le sera encore. Alors, ne mettons pas tout sur le dos de ce pauvre Christophe Colomb ! ^^). En même temps, il s'agit de la conclusion d'un groupe d'ados après avoir planché sur un devoir d'école concernant l'Uchronie. Et puis, il faut savoir que Emma n'a pas vraiment pour objectif d'empêcher Christophe Colomb de découvrir l'Amérique mais plutôt d'effrayer tous les européens et de les dissuader de revenir de ce côté du globe afin que les indigènes continuent de vivre et de se développer en toute tranquillité.

    Où en étais-je déjà ? Ah oui. Emma décide donc d'entraîner trois de ses amis dans son plan : mademoiselle No (sa meilleure amie), Zack (un beau gosse amoureux d'elle) et Tim (un petit génie, l'intello de la bande). Voilà qui avait de quoi me faire penser au Club des Cinq dont les aventures ont bercé une partie de mon enfance. J'avais vraiment hâte de les voir évoluer, résoudre ensemble tous les problèmes qu'ils rencontreraient, chacun usant de ses points forts... mais malheureusement, j'ai été un peu déçue. Alors que le début me semblait très prometteur, j'ai assistée impuissante à une existence quasi figurative des trois compères d'Emma. Moi qui me régalait à l'avance de voir le petit génie à l'oeuvre par exemple, je l'ai vu relégué assez rapidement au placard. Je me suis très vite retrouvée seule avec Emma (qui, est un personnage très attachant au caractère fort), le reste de la troupe ayant disparu. Dommage que l'auteur n'ait pas décidé de donner plus d'importance à ces trois personnages. J'aurais vraiment apprécié d'avoir leur point de vue sur l'histoire. Un instant, j'ai même cru qu'ils avaient véritablement quitté l'aventure. Vous imaginez un peu ma surprise lorsque, au détour d'une page, ils ont fait un come-back ! ^^ Malheureusement, il était déjà trop tard pour que ces personnages puissent se voir confier un rôle à leur mesure car l'histoire touchait déjà à sa fin. Une fin quelque peu précipitée à mon goût.


    Une dernière remarque concernant Emma et ses accolytes : j'avoue avoir mis un peu de temps à réaliser que j'avais une bande d'adolescents sous les yeux. Leurs réactions dans les premiers chapitres m'ont paru un peu trop puériles pour des lycéens. Mais au fil des pages, j'ai pu voir Emma grandir à vitesse grand V : ce voyage a véritablement eu un goût de voyage initiatique pour elle.

    Malgré mon début de chronique qui pourrait être interprété comme mitigé, je peux vous dire que j'ai véritablement apprécié cette lecture.

    Tout d'abord, pour ses influences Jules Verniennes (ça se dit ?) quasi certaines : le Vertov m'a vraiment fait penser au Nautilus de 20 000 lieues sous les mers. Mais aussi pour le style très agréable de l'auteur. Je salue le fait qu'il ait su mêler parfaitement fiction et faits historiques. Moi qui n'ai jamais été une grande fan de récits historiques j'ai pris un immense plaisir à me plonger dans cette épopée. Bravo !
    L'auteur semble vouloir faire passer un message à travers ce roman : il ne sert à rien de vouloir modifier le passé, c'est dans le présent qu'il faut chercher à résoudre les problèmes pour se fabriquer un meilleur avenir.

    J'allais oublier une chose très importante : la narration de ce roman se fait par l'intermédiaire de trois voix différentes, nous permettant d'avoir trois points de vue sur les événements. La première voix est celle d'Emma (je ne vous en parlerai pas plus, je me suis déjà suffisamment étalée. ^^). La seconde est celle d'Alvaro, jeune homme du 15ème siècle faisant partie de l'équipage d'une caravelle portugaise chargée de suivre les caravelles de Christophe Colomb. Nous découvrons sa vision des choses par l'intermédiaire de son journal intime.
    Et la troisième voix est celle d'un narrateur omniscient qui nous offre une vision plus large des événements et plus objective. Un excellent choix qui enrichit notre expérience en tant que lecteur.

      

    En conclusion :
    Un roman jeunesse que j'ai pris plaisir à lire et que je recommande aux jeunes (les adultes risquant de se heurter au côté puéril des personnages) en quête d'aventure... temporelle. Un roman bien documenté qui nous plonge au coeur du 15ème siècle sans douleur pour les allergiques à la littérature historique. Un roman non exempt de certains défauts mais qui réussit tout de même à nous transporter et à nous faire vivre une très belle aventure.

    Une mention spéciale pour l'illustrateur, Aurélien Police, qui a vraiment fait du beau boulot sur la couverture. J'adore !

    Je tiens à remercier Brigitte et les éditions Flammarion pour m'avoir proposé de découvrir ce roman.    

    jeudi 18 avril 2013

    Mon avis sur "Zéro pointé - Quand les profs se lâchent" de François Langrand


    141 pages
    Editeur : Editions J'ai lu (Décembre 2012)
    Collection : Humour
    Origine : France
    ISBN : 978-2-290-05947-0
    Prix de vente : 5€



    Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :

    «Quand un élève n'a pas compris la question, répond n'importe quoi ou tente de faire de l'humour dans sa copie, c'est le drame : le professeur se lâche dans son commentaire, lui répond sur le même ton, se défoule, en rajoute... et cela donne des textes pleins d'humour et de dérision, surprenants et hilarants !
    Retrouvez dans ce livre près de 300 copies d'élèves 100% véridiques, qui sentent bon l'encre bleue, les feuilles à grands carreaux et les radiateurs au fond de la classe...»




    Mon avis concernant cet ouvrage : 

    Je ne vais pas tourner autour du pot : ce petit livre m'a beaucoup fait rire. Lorsque je l'ai reçu et feuilleté pour la première fois, j'ai été à la fois surprise et ravie par son contenu et sa mise en page : on nous promet de vraies copies d'élèves dans le résumé, on nous offre effectivement de véritables extraits de copies d'élèves ! Le tout en couleurs, sur un fond sobre, imprimé sur papier glacé. Un vrai délice qui nous fait replonger dans nos souvenirs d'enfance, alors que nous étions encore sur les bancs d'école.

    On se retrouve très vite happés par cette lecture qui se partage dans la joie et la bonne humeur. Si, si, je vous assure, j'ai testé : pendant que je devais me rendre en cuisine pour finir de préparer la suite du repas, j'ai distribué les trois ouvrages de la collection humour de J'ai Lu, dont celui-ci, à mes invités. L'un des deux livres ayant eu le plus de succès (dur dur de récupérer mes petits fascicules et d'inciter les convives à se tenir prêt pour l'arrivée de la suite du repas ^^) n'était autre que "Zéro pointé". De quoi rigoler aussi bien seul dans son coin qu'avec des amis.
    Je tiens tout de même à vous avertir : vous risquez de faire pipi dans votre culotte ou de vous faire un claquage des zygomatiques si vous n'y prenez pas garde. ;-)

    Plutôt que de longs discours, je vous propose des clichés de quelques pages :





    Celle-là, je la dédie à mon frère (il comprendra certainement pourquoi ^^) :



    Je m'excuse par avance si j'ai déclenché en vous une sensation de soif irrésistible qui vous pousse à en vouloir plus et, de ce fait, à vous procurer ce petit concentré d'humour.
    Et puis zut ! Tout bien réfléchi, vous devriez plutôt me remercier : rire est excellent pour la santé et ce livre est un remède naturel, sans contre-indication (évitez tout de même de le lire la bouche pleine, vous risqueriez de vous étouffer), sans effets secondaires indésirables... Je pense même qu'il devrait être remboursé par la Sécu pour soigner et prévenir la dépression. ;-)

    En conclusion :  

    Un petit ouvrage qu'on a vraiment envie de trimbaler partout, histoire de semer la bonne humeur autour de soi. Petit mais puissant. Son efficacité contre la morosité, les idées noires, la déprime saisonnière, le stress... est redoutable. Et pour couronner le tout, ce rayon de soleil est vendu à un prix qui redonne tout de suite le sourire à votre porte-monnaie : 5€.
    Mais qu'est-ce que vous faites encore là ? Filez vite en librairie vous le procurer ! ^^

    Un grand merci aux éditions J'ai Lu pour cette belle découverte.
    Découvrez l'interview du directeur de la collection Humour, Christophe Absi, pour plus d'informations concernant ces ouvrages. 

    lundi 15 avril 2013

    Entretien avec un auteur...


    Estelle Faye
     

    (auteure de "La dernière lame" paru aux éditions Pré aux Clercs, collection Pandore)

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    Les chroniques de Lana :
    Bonjour Estelle. Je te remercie d'avoir accepté de nous accorder cette interview.
    Pour commencer, pourrais-je te demander de te présenter à nos lecteurs ?

    Estelle Faye :
    Avec deux romans, pour l'instant, à mon actif, je suis encore ce qu'on appelle un "jeune auteur". J'écris de la fantasy, du fantastique, du roman d'aventure. Et j'aime aussi le roman historique et la science fiction, les histoires de post-apocalypse notamment.

    A part ça, je viens du théâtre, j'ai été comédienne, j'ai dirigé ma propre troupe, j'ai fait une école de scénario, et je réalise des courts métrages.
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    Les chroniques de Lana :
    A la fois scénariste, actrice et écrivain. Des questions me viennent à propos de ton profil "multi-casquettes".
    Tout d'abord, qu'est-ce qui t'a donné envie de tenter l'aventure de l'écriture de roman et de faire ainsi une petite infidélité au monde du cinéma ?

    Estelle Faye : 
    En dernière année d'école, un peu par hasard, et parce que j'avais du temps libre, j'ai participé à un Appel à Textes pour une anthologie - Dragons chez Calmann-Lévy. Ma nouvelle a été retenue, publiée. Suite à cette publication j'ai rencontré Xavier Mauméjean, le directeur de collection de Pandore...
    Et le virus de l'écriture littéraire m'a prise et ne m'a plus lâchée !
    J'ai vraiment pris goût à toutes les possibilités qu'offre le roman par rapport au scénario : créer des mondes immenses, entrer "dans la tête" des personnages...
    J'aime aussi le travail sur le style, chercher le ton juste pour une scène, une histoire...
    Aujourd'hui, je ne pourrais plus me passer de la littérature.
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    Les chroniques de Lana : 
    Penses-tu que tes expériences en écriture de scénario et de jeu d'acteur ont été une aide véritable lors de l'écriture de "La dernière lame" ?

    Estelle Faye : 
    Le scénario m'a appris à travailler la mécanique d'une histoire, à "resserrer les boulons" d'un synopsis, à veiller au bon enchaînement des scènes.

    Mon expérience de comédienne, elle, m'aide beaucoup à construire les personnages. Quand j'invente une histoire, je me mets dans la peau de chacun de mes héros, comme si j'allais jouer leur rôle sur scène. Je m'interroge sur leurs motivations, leurs réactions, leur personnalité - ce qui revient à se poser des questions comme :
    "Voyons, je suis Untel, j'ai tel parcours, tel comportement, telle façon de voir le monde. Dans cette situation précise, comment vais-je agir ?"

    J'essaye de construire mes personnages en partant d'eux-mêmes, et non en les faisant entrer de force dans des scènes préconçues.
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    Les chroniques de Lana :  
    Peux-tu nous raconter ton parcours vers l'édition ? A-t-il été semé d'embûches ou fais-tu partie de ces auteurs pour qui tout se passe comme sur des roulettes ?

    Estelle Faye : 
    Pour mes deux premiers romans, en fait, tout a été assez facile. Après ma nouvelle dans Dragons, j'ai rencontré Xavier Mauméjean, donc, et là tout s'est enchaîné, de manière un peu magique. Je sais que j'ai beaucoup de chance, par rapport à d'autres jeunes auteurs, et en même temps aujourd'hui je me sens à ma place dans l'écriture.
    Bien sûr j'ai encore beaucoup à apprendre, mais j'ai vraiment l'impression d'être sur une voie qui me convient.
    J'espère juste que pour la suite de mon parcours, tout se passera aussi bien !
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    Les chroniques de Lana :  
    "La dernière lame" est ton tout premier roman et je le trouve plutôt réussi (même si j'ai émis quelques petites réserves dans ma chronique). Les descriptions sont très visuelles, le suspense est omniprésent, le style est très cinématographique...
    Peux-tu nous parler de la naissance de ce roman ?

    Estelle Faye : 
    Tout d'abord merci pour ta chronique. Les quelques réserves que tu as exprimées, ça fait partie des points que je veux travailler davantage dans mes prochains romans. Avoir des retours de lecteurs, de critiques, ça aide aussi à progresser !

    L'aspect visuel de mes romans est primordial pour moi. Très souvent, mes histoires naissent d'une image. "La dernière lame" ne fait pas exception.
    L'image de départ, ici, c'était une jeune femme très belle, en robe de bal, assise au bord de la mer, dans une cité autrefois somptueuse, mais qui se laissait engloutir lentement par les eaux. Une jeune femme mélancolique, aux grands yeux verts. C'est elle que j'ai vue tout d'abord, et ensuite je me suis demandée qui elle était, d'où elle venait, quelle était son histoire et celle de sa ville, du monde autour d'elle... C'est de là que le roman est parti.
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    Les chroniques de Lana : 
    "La dernière lame" est un roman de fantasy jeunesse, cependant j'ai trouvé que certaines scènes étaient assez dures.
    Lorsque tu l'as rédigé, avais-tu en tête le public à qui serait destinée cette histoire et t'étais-tu posé certaines barrières à ne pas franchir ?

    Estelle Faye : 
    Quand j'ai rédigé "La dernière lame", non seulement j'avais le public cible en tête, mais j'en avais un échantillon sous la main, si on peut dire ! En effet, j'ai beaucoup discuté du synopsis avec ma cousine Léna, quatorze ans à l'époque. Elle reste une de mes premières lectrices, et aussi une grande source d'inspiration !
    Quand je vois ce que lisent les ados, que ce soit en roman, en manga, en bande dessinée... je constate qu'ils vont facilement aujourd'hui vers des univers durs et sombres (ici je pense à certains passages de "Black Butler" par exemple, ou encore à la série "Apocalypsis" d'Eli Esseriam...).
    Globalement, les adolescents d'aujourd'hui évoluent dans un contexte plus dur qu'il y a quinze ou vingt ans. La plupart sont conscients de toutes les crises que traverse notre société. Dès le collège, beaucoup se posent des questions graves sur leur avenir, se demandent s'ils seront au chômage ou dans quel état on leur laissera la planète. C'est aussi pour ce public là que j'écris, pour des jeunes qui ne vivent pas dans un monde tout rose, et qui cherchent dans les romans à la fois de l'évasion, de l'aventure, et un écho à leurs préoccupations.

    Ensuite, en tant qu'auteur, que j'écrive pour des ados ou des adultes, je suis contre la violence et la cruauté gratuites, et je tiens toujours à équilibrer mes passages les plus sombres par une touche d'espoir.
    Et quand j'écris pour la jeunesse, je ne mets aucune scène qui pourrait mettre mal à l'aise le lecteur. Ce n'est pas de l'auto-censure, ça me paraît naturel.
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    Les chroniques de Lana :  
    Dans ma chronique, j'ai fait part de mon étonnement concernant l'aspect temporel de ton roman.
    Pourquoi avoir placé un bond temporel de sept ans entre la fin de la deuxième partie et le début de la troisième ?

    Estelle Faye :  
    En tant que lectrice, j'ai toujours aimé voir les effets du passage du temps sur les personnages. Quitter un héros et le retrouver dans un état différent, quelques années plus tard, j'ai toujours trouvé ça passionnant. Cela laisse aussi de la place au lecteur. Il sait plus ou moins ce qui se passe dans les "trous" de l'histoire, et en même temps il doit compléter les blancs avec son imagination.

    Après, dans "La dernière Lame", j'ai poussé ce jeu assez loin. Dans mes prochains romans, je serai sûrement moins radicale !
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    Les chroniques de Lana :  
    J'ai un peu regretté de ne pas avoir eu plus de temps pour mieux connaître Jester, personnage ayant pourtant une place prépondérante dans l'histoire.
    Pourquoi arrive-t-elle si tardivement dans l'intrigue ? Etait-ce une fois de plus un choix prémédité ?

    Estelle Faye :   
    Pour faire tenir tout l'univers de "La dernière Lame" dans un roman de la collection Pandore, forcément, il fallait faire des choix. Qu'allais-je montrer ? Qu'allais-je laisser dans l'ombre ?
    Pour moi, certes Jester apparaît en tant que Jester assez tard dans le roman, mais sa présence, son secret irrigue toute l'histoire, et ce, dès le prologue - je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue.

    Cependant de nombreux lecteurs regrettent de ne pas la voir davantage "en chair et en os", et au final je les comprends. Dès que j'aurai le temps, j'écrirai une petite nouvelle ou une novella sur Jester, pour qu'on en découvre un peu plus sur elle.
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    Les chroniques de Lana :   
    Si tu pouvais te mettre dans la peau du personnage (appartenant à ton roman) de ton choix, lequel choisirais-tu ? Pourquoi ?

    Estelle Faye :  
    Jester, justement. Parce que c'est le personnage le plus mystérieux, et par certains aspects le moins humain. Donc se glisser dans sa peau, ce serait une expérience radicalement "autre" !
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    Les chroniques de Lana :  
    Quels sont tes auteurs préférés ?

    Estelle Faye : 
    Vaste question... Si j'essayais d'en faire la liste, il y aurait évidemment Jack London, pour "Martin Eden", sans doute le plus beau roman sur l'écriture. Et puis des auteurs de romans maritimes, de romans d'aventure, comme Conrad et Melville. Des auteurs de théâtre, bien sûr, Racine, Marlowe ou encore Sarah Kane. Des auteurs de romans noirs et de policiers historiques, comme James Ellroy ou Ellis Peter. Et bien sûr des auteurs de l'imaginaire : Herbert pour "Dune", Sturgeon pour "Cristal qui songe", Lovecraft et Clive Barker pour le fantastique sombre, Mathieu Gaborit pour les "Chroniques des Crépusculaires" et "Abyme"... et Francis Berthelot pour toute son œuvre !
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    Les chroniques de Lana :  
    Lorsque tu écris, observes-tu un petit rituel ou as-tu des manies ?

    Estelle Faye : 
    Je n'ai pas de rituel à proprement parler, mais j'écris quasi toujours sur de la musique, et avec un thé ou un café à portée de main.
    Et j'écris beaucoup la nuit. Par moment, j'essaye de changer ça, d'avoir des horaires plus "normaux". Mais quand je termine un texte, c'est encore à coup de nuits blanches.
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    Les chroniques de Lana :   
    Si tu le souhaites, j'aimerais qu'on parle un peu du choix de l'illustration de couverture. Elle est magnifique, mais comme je l'ai mentionné dans ma chronique, je m'interroge beaucoup sur la place de l'auteur à ce moment du processus de publication : as-tu eu un droit de regard ou le choix est-il uniquement du ressort de l'éditeur ? Je pose cette question car j'ai souvent constaté (tout éditeurs confondus !) que les couvertures ne reflétaient pas toujours fidèlement le contenu du roman ou le descriptif des personnages.

    Estelle Faye : 
    Dans le cas de "La dernière Lame", je n'ai pas du tout participé au processus. Mais en même temps, je trouve que la couverture est belle et qu'elle correspond à l'ambiance du roman. Et puis c'est une vraie couverture de dessinateur, pas une photo puisée dans une banque de donnée et vaguement retravaillée sous Photoshop. Donc en tant que jeune auteur, sur ce coup, j'ai eu de la chance !
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    Les chroniques de Lana :   
    Envisages-tu, un jour, d'adapter "La dernière lame" pour le cinéma ?

    Estelle Faye :  
    A priori non. Si j'ai fait de "La dernière Lame" un roman, c'est parce que c'était pour moi la forme qu'il fallait à cette histoire.
    Maintenant, si quelqu'un d'autre, un jour, désire l'adapter, et qu'il a de bonnes idées pour cela, pourquoi pas ? Mais il faudra un sacré budget !
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    Les chroniques de Lana :    
    Peux-tu nous parler de tes projets en cours ou à venir ?

    Estelle Faye :  
    En adulte, je me suis lancée dans une grande saga maritime, qui se déroule au 18e siècle, avec des grands voiliers, des passions, des abordages, de la vengeance, du sel et des embruns...
    Et je vais sûrement continuer à écrire en jeunesse, mais là il est encore trop tôt pour en parler.
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    Les chroniques de Lana :     
    Nous sommes arrivées au mot de la fin : que souhaiterais-tu ajouter ?

    Estelle Faye :  
    Merci pour l'intérêt porté à "La dernière Lame". Et je te souhaite encore beaucoup de belles lectures !
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    Les chroniques de Lana :   
    Le blog Les chroniques de Lana te remercie pour le temps que tu as bien voulu lui accorder et te souhaite une bonne continuation dans tous tes projets.

    mardi 2 avril 2013

    Mon avis sur "Le Baiser du Banni" de Cristina Rodriguez

    363 pages
    Editeur : Le Pré aux Clercs
    Dates de parution : octobre 2012
    Origine : France
    ISBN : 978-2-84228-493-0
    Prix : 19,50€

     
    Voici mon avis concernant "Le baiser du Banni" de Cristina Rodriguez.


    Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :
    "Dalach Matamoros, hermaphrodite aux grands yeux violets, est à Washington pour un rendez-vous d'affaires quand la nouvelle tombe sur tous les écrans : des "anges fossiles" ont été découverts en Chine ! Pour les Matamoros et les Di Dante, deux clans qui s'affrontent depuis la nuit des temps, la guerre céleste est ouverte... Et Dalach se retrouve confrontée de plein fouet à l'histoire de sa famille en même temps qu'à un combat sans merci pour la résurrection des archanges.
    Un attentat sanglant à Washington, un faux rabbin à Jérusalem, un manoir ancestral au coeur d'une réserve naturelle de Leon en Espagne, un navire transportant des "antiquités" en provenance de Chine et sur lequel se succèdent d'étranges accidents mortels, la mythique Bible Noire que recèle le Vatican : autant de mystères auxquels Dalach et les siens sont confrontés.
    Une intrigue sulfureuse sur fond de guerre de religion ultime, des rebondissements en cascade à couper le souffle, une écriture maîtrisée, Le Baiser du banni va vous entraîner très loin, du côté des anges bannis..."



    Mon avis concernant cet ouvrage : 

    Un roman que j'étais impatiente de découvrir, tant le résumé m'intriguait.

    Cependant, ne vous y trompez pas : même si la couverture indique "thriller", je classerais plutôt cet ouvrage dans la catégorie "thriller fantastique". Je vais vous avouer que ceci n'a pas été pour me déplaire, loin de là ! Moi qui affectionne particulièrement les thrillers et les romans fantastiques je suis plus que comblée lorsque je me retrouve face à un ouvrage mêlant les deux genres, surtout quand le mélange est réussi. Ce qui est le cas ici.

    De l'action, de l'action, du mystère, encore de l'action, encore quelques louches de mystère... et de l'originalité ! Le thème principal n'est, certes, pas forcément original en ce moment (si vous vous souvenez bien, j'ai déjà chroniqué un ouvrage traitant de guerre entres anges et anges déchus il n'y a pas longtemps.) mais l'auteure a su nous offrir une intrigue et des personnages faisant toute la différence sur la concurrence. ;-)

    Tout d'abord, en nous proposant un héros/une héroïne présentant une particularité que je n'avais pas encore eu l'occasion de rencontrer lors de mes lectures : il/elle est hermaphrodite.  Vous comprenez mon léger ennui pour savoir quel genre utiliser pour parler de ce personnage (je vais tout de même préférer utiliser le "elle" pour vous en parler, son côté féminin étant prédominant). Car, en plus d'avoir un prénom hors du commun, Dalach se révèle être un personnage digne d'intérêt et attachant. Mais la distinction ne s'arrête pas là ! Certes, Dalach est assez singulière et sait très bien en jouer pour obtenir ce qu'elle souhaite aussi bien de la part des hommes que des femmes mais elle va découvrir d'autres informations la concernant qui vont changer sa vie à jamais et ajouter à son problème de quête d'identité perpétuelle. L'auteure semble aimer mener la vie dure à ses personnages. La pauvre Dalach déjà méchamment tiraillée entre son côté féminin et son côté masculin, se retrouve au coeur d'une querelle entre clans ancestraux.

    Dalach est en effet le fruit d'un amour interdit entre deux membres de familles ennemies (les Matamoros et les Di Dante). Mais pour en rajouter encore une petite couche (pas si petite que ça), Dalach se retrouve être comme la Leeloo du film de Luc Besson "Le cinquième élément" : elle est la clé de la résurrection des archanges Michaël et Lucifer et chaque clan veut s'emparer d'elle, mais dans un but opposé. Les uns souhaitent voir les archanges ressusciter tandis que les autres veulent à tout prix empêcher la prophétie de se réaliser.

    Nous nous retrouvons donc entraînés dans une guerre de religion pleine de suspense, de sentiments divers et variés et d'action et il faut s'accrocher car ça décoiffe un max !

    L'auteure nous immerge au coeur d'une histoire underground et nous invite à plonger dans les secrets des deux clans, deux familles très différentes autant par leurs intentions que par leurs modes de fonctionnement. La famille des Matamoros est une matriarchie. Ce sont les femmes qui dirigent le clan et les hommes ont pour rôle de les servir et les protéger. Ils sont spécialement formés pour assumer leurs fonctions de gardien, de "chasseur", auprès de la femme dont la sécurité leur a été attribuée. Dalach appartenant à moitié à la famille des Matamoros s'est ainsi vue attribuer son propre garde du corps : Angel (son cousin). Malgré ses grandes qualités de protecteur, Angel se trouvera confronté à de grandes difficultés pour préserver la vie de sa cousine, cette dernière se mettant perpétuellement en danger du fait de son caractère impétueux. J'ai particulièrement apprécié l'évolution de leur relation plutôt explosive.


    L'épilogue nous laisse fortement penser qu'une suite serait envisageable. L'auteure, non contente de torturer ses personnages, a décidé de nous torturer, pauvres lecteurs, en nous laissant avec davantage de questions que de réponses. ;-)

    Mais Critina Rodriguez nous gâte en nous offrant plus de 300 pages passionnantes, une intrigue qui nous entraîne sans ménagements sur de véritables montagnes russes maintenant un suspense savamment travaillé, des personnages qui sortent de l'ordinaire et un style tellement agréable qu'on a l'impression que les pages se tournent trop vite (c'est toujours difficile de voir qu'on a atteint la dernière page d'un bon livre). Je pense que je peux décerner un coup de coeur au "Baiser du Banni" pour toutes ces qualités que je viens de citer.

    Un roman que j'aimerais pouvoir un jour voir adapté pour le grand écran car il a tout ce qu'il faut pour faire un excellent film.

    En conclusion :  
    Une lecture que je recommande sans hésitation. Un mélange de saveurs parfaitement maîtrisé et goûteux. Une histoire captivante et pleine de rebondissements. Des personnages charismatiques et singuliers à la psychologie finement ciselée. Un feu d'artifice de sentiments divers. Bref, un roman qui ne m'a pas laissée indifférente et qui, j'en suis certaine, a tout pour plaire à de nombreux autres lecteurs.

    Je remercie vivement les éditions Le Pré aux Clercs  pour cette très belle découverte.