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vendredi 14 octobre 2011

"Marche ou crève" de Richard Bachman (Stephen King)



379 pages
Editeur : Le Livre de Poche
Date parution : (décembre 2004)
1ère parution U.S. : 1979/ FR : 1989
Origine : Etats-Unis
Traduction française
ISBN : 2-253-15139-4


Voici ma critique de : "Marche ou crève" de Richard Bachman (Stephen King).

Tout d'abord parlons de la couverture du livre :  :
Une empreinte de pas dans la neige. Une empreinte d'homme laissée par une bonne paire de chaussures. Cette empreinte a une valeur symbolique : dans le roman, il est en effet question d'une très longue marche. Je ne me souviens pas que les personnages du roman aient eu à affronter la neige (en tout cas, si tel est vraiment le cas, ça ne m'a pas marquée) en revanche, je trouve que ça illustrerait parfaitement la difficulté de cette marche. Progresser dans la neige est assez fatigant et pénible. La "Longue Marche" l'est elle aussi. Mis à part cette empreinte dans la neige, aucune fioriture. Un jeu d'ombres qui me fait penser à une alternance de jours et de nuits. Longueur, difficulté, immensité, sont les termes qui me viennent à l'esprit.

Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :
"Garraty, un jeune adolescent natif du Maine, va concourir pour "La Longue Marche", une compétition qui compte cent participants. Cet événement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n'est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi...
Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher..."


Allons-y ! Parlons un peu des personnages.
Comme souvent dans les romans de Stephen King, nous trouvons une multitude de personnages. Certains sont gardés à l'arrière-plan (imaginez un peu s'il nous fallait faire la connaissance des cent marcheurs individuellement !).

Le personnage principal de cette histoire, celui que nous suivrons du début à la fin, celui que nous apprendrons à vraiment connaître, se nomme Raymond Garraty. Ce jeune adolescent a postulé pour participer au très grand événement que représente "La Longue Marche".
Détail amusant mais pas le moins du monde étonnant : Ray est natif du Maine. Stephen King a l'habitude de baser très souvent ses histoires dans le Maine, l'état dont il est lui-même originaire. ;-)
On assiste au début de l'histoire à la séparation émouvante de Ray et de sa mère. Avant d'avoir été informé des règles du jeu, on pense simplement que Madame Garraty est comme beaucoup de mères, un peu mère-poule et qu'elle a du mal à réaliser que son poussin a grandi. Plus tard, on comprendra pourquoi cette femme était autant brassée par le fait de laisser son fils.
Comme dans beaucoup de ses romans, Stephen King démarre en douceur. Un groupe de cent adolescents sélectionnés suite à des tests d'aptitude se préparent à prendre le départ d'une épreuve sportive renommée. L'ambiance est un peu tendue, on sent le stress des participants, mais rien d'inquiétant ou d'anormal. Qui n'a jamais eu le trac avant une grande épreuve ? Les concurrents se jaugent, tentant d'évaluer leurs chances face à leurs adversaires. Certains croient dur comme fer qu'ils seront LE vainqueur. D'autres doutent un peu, certains tentent de plaisanter ou de discuter pour faire retomber un peu la tension de l'attente.
Une fois le départ donné, des liens se forment petit à petit entre Garraty et Peter Mc Vries. D'autres concurrents se montreront bien moins sympathiques.

Une autre figure emblématique de ce roman n'est autre que le Commandant, organisateur de cette longue marche. Au fil du roman, Garraty le qualifiera de sociopathe entretenu par la société", il le considérera comme un dangereux criminel. On apprendra que son propre fils participe à la course.



Passons à mon avis général sur ce livre.
J'ai commencé la lecture de ce roman avec beaucoup de curiosité. Une épreuve sportive renommée, retransmise par la télévision ? Une marche à laquelle seulement 100 personnes participent ? Et alors ?
Je brûlais d'envie de savoir ce que Stephen King avait bien pu nous concocter.
Comme je l'ai déjà dit un peu plus haut, l'histoire commence en douceur. On ne s'attend pas encore à tout ce qui va suivre.
Et pourtant ! L'horreur est bien présente dans ce roman et on la découvre petit à petit en tournant les pages. On comprend bien vite ce qui se cache derrière l'expression d'apparence inoffensive "prendre son ticket". On comprend bien vite que ces 100 jeunes participent en fait à une course à la mort. Seul l'un d'entre-eux en sera vainqueur, seul l'un d'entre-eux en réchappera ! C'est la règle !
En revanche, une question m'a tenaillée durant une bonne partie de ma lecture : mais que font-ils tous ici ? Pourquoi se sont-ils enrôlés dans cette course qui n'aura pour seule issue (à une exception près) que la mort ? Et sur ce coup-là, une fois de plus, Stephen King a été très fort ! Il nous pousse à tourner les pages, à parcourir les lignes, à avaler les mots pour obtenir la réponse à cette question qui nous tourmente tant. Pour certains participants, on pourra comprendre qu'ils n'avaient pas grand-chose à perdre dans leur vie. Pour d'autres, on s'interroge sur le pourquoi de leur geste : l'un d'entre-eux, Scramm, est marié. Comment peut-on risquer sa vie dans ces conditions ? Scramm est pressenti comme le potentiel vainqueur de cette marche. Il est très sûr de lui. Il est certain que rien ne pourra l'arrêter et qu'il retrouvera bien vite sa femme.
En ce qui concerne Garraty, le personnage central, on le verra douter, on le verra désespérer, on le verra s'accrocher, on le verra bouillir de révolte et de colère, on le verra vaciller et marcher sur une corde raide sur le point de casser puis se relever et avancer... toujours avancer... Garraty est à la fois faible et fort. Il a envie de vivre, peut-être bien plus que tous les autres concurrents. Il se rend compte que, peut-être, c'était une erreur d'avoir accepté de prendre le départ de cette longue marche. Cette marche qui ne sera que le théâtre de la souffrance, du désespoir, de la mort.

Le roman se déroule du début à la fin sur la longue route qui défile sous les pieds des candidats. On pourrait penser que la lecture va devenir pénible, lassante. Mais ce n'est pas du tout le cas. Stephen King a su rendre son histoire prenante, addictive, distrayante. On est un peu surpris d'arriver à la dernière page. Aucune longueur, aucun temps mort. Tout est subtilement agencé pour nous donner envie d'avancer, d'avancer, d'avancer... et de franchir la ligne aux côtés du vainqueur de la Longue Marche.
La fin m'a un peu interpellée. Elle m'a paru un peu énigmatique. On peut la comprendre de deux façons... Mais, chut ! Ce n'est pas la peine d'insister ! Je ne vous dirai rien.

99 participants tomberont. Un seul participant franchira la "ligne d'arrivée".

En conclusion :
Stephen King nous invite à la découverte d'un récit d'anticipation dystopique qui fait froid dans le dos. Aucune incursion du surnaturel dans ce roman. Tout pourrait très bien arriver dans notre monde. La fiction pourrait très bien rejoindre un jour la réalité. Cette marche à la mort n'a rien d'impossible, et c'est ça qui fait le plus peur.
Un roman que j'ai trouvé excellent. Je regrette vraiment qu'il n'ait pas été adapté au cinéma comme la majorité des oeuvres de Stephen King. En même temps, les réalisateurs ont-ils peur de ne pas arriver à rendre justice à ce roman ? Il suffirait de pas grand-chose pour faire de ce magnifique roman un film lamentable et insipide. Pour pouvoir adapter cette oeuvre, il faudrait un réalisateur ayant le génie de Stephen King. Peut-être que jusqu'à présent personne ne s'est senti à la hauteur de la tâche. C'est bien dommage.
Pour conclure, je dirai que ce livre a été un vrai coup de coeur. Un très bon roman de Stephen King dont je recommande vivement la lecture. ;-)

mardi 11 octobre 2011

J-10 avant l'interview-chat de Mélanie Fazi !

Venez nombreux vous inscrire sur le forum pour pouvoir participer à cet événement !

jeudi 6 octobre 2011

Prochaine lecture en partenariat !

Je vous présente ma prochaine lecture en partenariat :


Un nouvel ouvrage des éditions ArHsens dont j'avais pris énormément de plaisir à lire "La soupe au formol". J'ai hâte de découvrir ce livre qui, à la simple lecture du résumé, a déjà pas mal attisé ma curiosité.


Un grand merci par avance pour cette nouvelle lecture en partenariat à Karine du forum :



à l'auteur Olivier Courtois et à son éditeur :

lundi 3 octobre 2011

"Memoria" de Laurent Genefort


364 pages
Editeur : Folio SF
Dates de parution : septembre 2011
Origine : France
Version originale

Voici mon avis concernant "Memoria" de Laurent Genefort.

Jetons tout d'abord un oeil à la couverture.
Un aspect de faux métal pour cette couverture. L'illustration met tout de suite dans le bain : il s'agit de science-fiction et plus précisément de space-opéra. Les vaisseaux spatiaux et la gigantesque "lune" le prouvent. Bien entendu, cette histoire semble se dérouler dans un futur (plus ou moins proche) à en juger par l'aspect du lieu représenté autant que par les vêtements de l'homme figurant sur l'image. Cet homme au premier plan n'est autre que le héros de l'histoire que nous nous apprêtons à découvrir et la drôle de malette qu'il tient dans la main droite est d'une importance capitale.
Cette image me procure un sentiment de solitude, de différence, d'exclusion. Les rails au sol donnent une impression de fuite vers un avenir improbable (le soleil que l'on aperçoit par la porte ouverte semble à la fois proche et lointain : une promesse illusoire).

Voici le résumé figurant au dos du roman :
"Il travaille pour le compte des multimondiales qui se partagent l'univers. Il erre de planète en planète au gré de ses contrats. Il est le tueur à gages le plus redouté des mondes humains. Le plus cher, aussi. Nul ne sait qui il est véritablement. Pas même lui. Tel est le prix de son immortalité, qu'il doit à un artefact extraterrestre unique et qui ne le quitte jamais. Tout comme les «crises de souvenirs» qui le terrassent de plus en plus souvent. Des souvenirs dont il ne sait même pas s'ils sont les siens. Des crises qui masquent une terreur secrète, tapie au fond de lui sous la forme d'un cauchemar qui, inexorablement, se rapproche et menace de l'engloutir.
Le compte à rebours est engagé...

Mémoria marque le grand retour de Laurent Genefort à la science-fiction et s’inscrit, comme la plupart de ses romans, dans l’univers des Portes de Vangk. Le roman est ici complété d’une nouvelle et d’un lexique de l’univers de la Panstructure."

Parlons un peu des personnages.
On n'apprend la véritable identité du personnage principal qu'à la fin du roman. Il s'appelle Ian mais durant la quasi totalité de l'histoire il ne s'en souvient pas. Il ne se rappelle pas de son passé, de ses origines, il n'a aucun souvenir de son véritable Moi. Et pourtant, des souvenirs, il en a à la pelle ! Mais ce ne sont pas les siens. Ian a la particularité de pouvoir "emprunter" le corps de n'importe quelle personne et de pouvoir s'injecter ses souvenirs afin de mener à bien des missions en infiltration totale. Ian est un tueur à gages. Il excelle dans sa branche et est grassement payé pour l'exécution de ses contrats.
Ian n'est pas mauvais. Il ne tue pas d'innocent et ne fait qu'emprunter les corps et les souvenirs des autres. Une fois sa mission accomplie, il se transfère dans un nouveau corps et rend l'ancien à son propriétaire. Tout ceci lui est permis grâce à la drôle de machine extra-terrestre unique qui se cache dans la malette dont il ne se sépare jamais.

Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Ian. Il est victime de crises de souvenirs de plus en plus intenses et rapprochées. C'est ce qu'il appelle le cauchemar noir. Devant l'augmentation de la force et de la fréquence de ces crises, Ian pense qu'il est en train de payer son immortalité par une menace de plus en plus proche, un danger qui le rapproche de plus en plus de sa propre fin.

Un personnage complexe, torturé, fort. Un personnage dont la découverte du passé ne nous laissera pas sans réaction émotionnelle. 

Pour moi, tous les autres personnages du roman ne sont que secondaires. Même s'ils sont plutôt bien travaillés, aucun d'eux n'a autant d'impact que Ian.

Mon avis concernant ce roman :
Pas évident de se plonger dans un space-opéra lorsqu'on a perdu l'habitude d'en lire. Et pourtant, j'ai tout de suite accroché au personnage principal dont nous suivons l'histoire au fil des pages. Ma curiosité a été plus forte que tout et l'intrigue principale n'a cessé de me tirer en avant, évitant les obstacles qui auraient pu me gâcher la lecture.

Quand je parle d'obstacles, je veux parler de la complexité de l'univers (ou plutôt des univers) dans lequel se passe l'histoire. D'ailleurs, je tiens à tirer mon chapeau à l'auteur pour le formidable travail qu'il a fait en créant cet univers des Portes de Vangk. Un univers pertinent et d'une richesse incroyable. Tout est tellement bien décrit que l'on arrive à s'imaginer le décor dans lequel évolue notre héros. Même s'il faut parfois faire quelques efforts pour arriver à matérialiser certaines parties dans notre tête, on finit toujours par arriver à se représenter la scène grâce aux détails soignés dont l'auteur nous abreuve.

Concernant cet univers, je tiens à vous faire part de la réflexion que je me suis faite pendant ma lecture : je me suis dit que tout ceci me rappelait une série que je regardais à la télévision il y a quelques années en arrière. Je veux bien sûr parler de "Stargate" et ses innombrables portails intergalactiques. Les portes de Vangk de "Memoria" ont énormément de similitudes avec la fameuse porte des étoiles de la série télé. Pour continuer dans les comparaisons avec les séries télévisuelles, je pourrais aussi citer "Code Quantum" pour le côté "je-me-retrouve-dans-un-corps-qui-n'est-pas-le-mien", "le caméléon" pour le côté camouflage savant et fuite intelligente, "Dead Zone" pour le côté amnésique du héros, ... Bref, "Memoria" est un peu un mélange de tous ces concepts.

Par contre, pour les non-initiés à ce genre de littérature, il faut un peu s'accrocher au début : beaucoup de termes très spécifiques, de noms bizarres, de concepts futuristes... Rien d'insurmontable puisque j'ai réussi à m'imprégner de l'atmosphère de cette histoire haletante.

Tout au long du récit nous partageons les peurs et la souffrance du héros. Au fil des pages on n'a envie que d'une chose : découvrir qui il est vraiment. Et l'auteur le sait parfaitement ! Il finit par nous donner ce que l'on attendait mais, oh ! surprise ! ce n'est pas vraiment ce à quoi on s'attendait. Une fin qui va très vite, une fin très forte, un concentré de révélations. Nous découvrons la véritable identité du héros en même temps que lui et nous sommes autant surpris que lui.


En conclusion :  

Quel plaisir de pouvoir renouer avec les space-opéras grâce à ce roman ! En tant normal, je ne suis pas très friande de ce style de littérature : des univers et des enjeux trop compliqués dans lesquels on a tendance à vite se perdre, se noyer... "Memoria" est un space-opéra qui nous garde la tête hors de l'eau jusqu'à la dernière page. Et pour ceux qui souhaiteraient savoir précisément à quoi correspond tel ou tel terme, un lexique est proposé à la fin de l'ouvrage.

J'allais oublier : "Memoria" est suivi d'une nouvelle qui reprend le même personnage principal et le même concept. Très intéressant de pouvoir comparer le roman et la nouvelle. Personnellement, j'ai tout de même une préférence pour le roman : j'aime quand tout est bien développé !

Je conseille bien entendu la lecture aux fans de space-opéras qui se régaleront au moins autant que moi. Les non-initiés à ce style de littérature mais qui aiment la science-fiction en général (comme moi) pourront eux aussi être conquis.

Un grand merci à Karine du forum "club de lecture" , à l'auteur, Laurent Genefort et aux éditions Folio pour m'avoir permis de découvrir ce titre lors d'un partenariat.