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mardi 24 avril 2012

Mon avis sur "Sérum, saison 1 épisode 1" de Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza

191 pages
Editeur : J'ai Lu
Dates de parution : février 2012
Origine : France
Version originale
ISBN :   978-2-290-04174-1
Prix : 6€

Voici mon avis concernant "Sérum, saison 1 - épisode 1"" de Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza.


Jetons tout d'abord un oeil à la couverture.
Une spirale hypnotique constitue la principale illustration de cette couverture. Mais cette spirale a quelque chose de particulier : elle semble être formée de deux parties qui s'enroulent ensemble. On peut y voir une représentation du temps : passé/présent/futur avec une sorte de fracture au niveau de la jonction. Pourquoi cette perturbation ? Sûrement pour illustrer le grand traumatisme subi par l'un des personnages principaux de la série. Ces cercles concentriques me font aussi penser à une cible. Et là, tout s'enchaîne avec logique dans mon esprit : cible --> balle dans la tête --> amnésie --> rupture de l'enchaînement temporel passé/présent/futur.

Il y a aussi d'autres détails intéressants (car même si cette couverture semble relever d'une grande sobriété et d'une grande simplicité, je la trouve après examen attentif, riche en subtilités) comme la police un peu trash utilisée pour le titre : elle donne une impression de quelque chose de cassé, d'abîmé... comme la mémoire de la pauvre Emily Scott, l'un des personnages clés de cette série.
Une dernière chose : le symbole en forme de cygne blanc. On peut se demander ce que vient faire ce petit dessin ici, sur cette couverture... On comprendra le lien avec l'histoire dès qu'on aura commencé la lecture du deuxième épisode. Je tiens d'ailleurs à préciser que ce dessin diffère d'un épisode à l'autre. Ils donnent l'impression d'être comme des indices semés volontairement par les auteurs pour nous pousser à nous interroger sur leur signification.

Oui, je sais, dit comme ça, ça paraît un peu compliqué mais après lecture du roman vous comprendrez parfaitement ce à quoi je fais allusion. ;-)



Voici le résumé figurant au dos du roman :
                                "1773 : MESMER INVENTE L’HYPNOSE
   1886 : FREUD INVENTE LA PSYCHANALYSE
2012 : DRAKEN INVENTE LE SÉRUM
Une injection.
Sept minutes pour accéder au subconscient d’Emily Scott.
Un carnet pour décrypter ses visions fantasmagoriques.
Quelques jours pour empêcher le pire.
Mais quand les morts suspectes se multiplient, le NYPD se pose une question : Arthur Draken est-il un psychiatre de génie ou un dangereux criminel ?"



Voici le trailer officiel du roman :





Parlons un peu des personnages.
Mes trois personnages préférés sont le Docteur Draken, le détective Lola Gallagher et Emily Scott.

Le premier, Arthur Draken, est à l'origine du titre de la série. Et oui, d'après le résumé du livre, ce serait ce cher Arthur qui serait à l'origine de l'invention du Sérum, une substance dont l'injection permettrait de faciliter l'induction hypnotique et d'accéder au plus profond du subconscient de ses patients. Il filme chaque séance qu'il conserve sur cassettes vidéos afin de les revisionner, les étudier et décrypter les symboles cachés dans les paroles des sujets. Oh ! Je me rends compte que j'ai oublié de vous préciser que le Docteur Draken est psychiatre. Je vous préviens tout de suite : le prix de la consultation n'est pas à la portée de toutes les bourses. ^^ J'ai tout de suite eu une profonde tendresse pour ce personnage à l'humour cynique. Il m'a un peu fait penser au célèbre Dr House de la série télévisée (ben oui, je regarde aussi la télévision parfois).

Le détective Lola Gallagher est une héroïne à la fois forte et fragile. Elle a un côté rebelle et n'hésite pas à braver les consignes quand elle sent que ça peut faire avancer les choses. Elle prend en charge Emily Scott, une femme de 35 ans qui, après avoir reçu une balle dans la tête souffre d'amnésie. Emily Scott est le nom qui lui est donné par la police. Dans ce premier épisode, on ne connaît pas son vrai nom. Lola décide de l'emmener chez Draken afin de l'aider à retrouver la mémoire.

Le Docteur Draken se trouve ainsi confronté au cas le plus compliqué de toute sa carrière. Grâce à son sérum, il va découvrir qu'Emily semble connaître des détails concernant un drame qui se prépare et qui pourrait changer l'avenir de la planète. Il n'a que peu de temps pour arriver à décrypter le secret qui se cache dans la mémoire d'Emily, d'autant plus que la jeune femme est en danger de mort : ceux qui ont essayé de la tuer souhaitent terminer le travail avant qu'elle ne puisse délivrer des informations capitales à quiconque.

Je ne vous parle que des trois personnages qui m'ont le plus marquée mais ce roman est peuplé de beaucoup d'autres personnes comme le fils de Lola Gallagher, Ben Mitchell (chercheur en neurophysiologie atteint de cécité), Phillip Detroit (le collègue geek de Lola), Tony Velazquez (un jeune officier de police que Lola prend sous son aile)...


Mon avis concernant ce roman :
"Sérum" inaugure un nouveau concept littéraire : le roman-série.
Tout le monde a déjà visionné au moins une fois dans sa vie une série télévisée. Et bien, "Sérum" a un goût très prononcé de série télévisée diffusée non pas sur écran mais sur papier.
Il y a en effet beaucoup de similitudes entre votre feuilleton télévisé préféré et "Sérum".
Tout d'abord, cette série est divisée en saisons et en épisodes (tout comme les séries télé). Chaque épisode est publié au fur et à mesure selon un calendrier digne des diffusions sur un programme télé.

Voici, par exemple, le calendrier de publication des 6 épisodes de la saison 1 :

- Episode 1 : 28 mars 2012
- Episode 2 : 25 avril 2012
- Episode 3 : juin 2012
- Episode 4 : septembre 2012
- Episode 5 : octobre 2012
- Episode 6 : novembre 2012

Chaque épisode est constitué d'un court roman de 200 pages environ. La première saison sera constituée de 6 épisodes, donc, de 6 romans. Pour le moment trois saisons ont été prévues mais il est possible que l'aventure ne s'arrêtera pas là.

L'un des avantages de ce système est de proposer des livres à un prix très abordable ( 6€ chaque épisode). Son format est aussi un petit plus bien agréable : format poche, pas trop épais, idéal pour être transporté partout. Enfin, le côté "série-télé" est un point fort non négligeable quand on voit le succès remporté par les séries-télé auprès du public.

Le principal inconvénient (puisqu'il faut bien en trouver un) est de devoir attendre la date de sortie du prochain épisode pour connaître la suite. Mais, n'est-ce pas le cas de nos feuilletons télévisés préférés ? ;-)

Mais les similitudes avec une série-télé ne s'arrêtent pas là.

"Sérum" a tout d'une bonne série-télé : suspense, rebondissements, tissage d'intrigues savamment mené, style cinématographique, rythme haletant, personnages attachants et mystérieux...

Lorsque j'ai ouvert cet épisode 1 pour la première fois, j'ai découvert que l'expérience "Sérum" ne se réduisait pas à ce que je vous ai déjà cité. En effet, pour les heureux propriétaires d'un téléphone portable suffisamment moderne, des flash-codes sont prévus au fil des chapitres. Ils sont censés donner accès à du contenu multimédia qui permet de se plonger encore plus profondément dans l'univers de "Sérum". Je n'ai malheureusement pas pu tester ce système (mon téléphone portable n'est pas un modèle très moderne). J'étais un peu embêtée de ne pas pouvoir le faire. J'avais peur de passer à côté de quelque chose d'important... Mais j'ai très vite appris que le contenu était accessible via le site internet de "Sérum" dont voici l'adresse : http://www.serum-online.com/
Ouf ! J'ai ainsi pu expérimenter la lecture de quelques chapitres en écoutant les morceaux de la bande-originale spécialement composée pour la série. De quoi se mettre vraiment dans l'ambiance de chaque passage.
Sur ce site, vous découvrirez aussi quelques infos sur les personnages et les lieux des romans en vous promenant directement dans les rues de New-York grâce à la navigation Google Earth. J'ai trouvé l'idée plutôt sympa. Pouvoir se promener dans les rues de New-York sans décoller de son siège...

Excusez-moi, je m'égare. Où en étais-je ?
Ah oui, ça me revient.
Je souhaitais aussi mentionner le petit "générique" (du moins, c'est à cela que ça m'a fait penser) que l'on retrouvera à chaque début d'épisode. Si vous avez visionné la bande-annonce du roman (si tel n'est pas le cas, remontez un peu sur cette page et regardez la vidéo) vous aurez un petit aperçu de ce "générique textuel" dont je vous parle. Ce petit "générique" nous annonce que notre épisode est sur le point de commencer. Chut ! Asseyez-vous et ne faites plus aucun bruit. ;-)

Ce premier épisode est ce que l'on pourrait appeler le "roman-pilote" de la série. Grâce à lui nous faisons connaissance avec les principaux personnages et nous nous imprégnons du monde de "Sérum". Mais cette première immersion ne se fait pas en douceur ! Dès les premières pages nous plongeons tête la première dans le mystère et le suspense. Les chapitres sont de véritables scènes : ils sont courts et donnent un rythme soutenu au récit. Pas de longs discours stériles, le style est très visuel, cinématographique et il va à l'essentiel. Attention ! Ce roman n'est pas écrit entièrement comme un script, il conserve un côté littéraire très agréable. Les dialogues sont écrits selon les règles du roman mais ils sonnent avec une telle justesse qu'on pourrait très bien les jouer à l'écran.
Petit à petit des questions commencent à se poser. Normal ! "Sérum" est avant-tout un roman d'investigation. Comme dans les séries-télé, les réponses ne nous seront pas entièrement données avant la fin de la saison.
Donc, tout s'enchaîne à une vitesse folle, les pages tournent, encore et encore... jusqu'à ce qu'apparaisse le si frustrant "A suivre..." Et pour nous mettre encore plus en appétit, on nous offre un petit teaser de l'épisode suivant qui nous donne envie de hurler "Pitié ! Donnez-moi la suite maintenant !"

Exactement comme les séries-télé. En revanche, "Sérum" présente un point fort supplémentaire : pas de pub qui débarque en plein milieu de chaque épisode ! ^^



En conclusion : 
Je sais, je vous ai fait un véritable discours mais sachez que j'aurais eu encore bien des choses à vous dire à propos de ce premier épisode : j'aurais pu tenir une véritable conférence sur ce petit concentré d'innovation et de suspense. ;-)

En tous cas, je ne regrette pas d'avoir accepté l'injection de cette première dose de "Sérum" qu'on m'a proposée. Je viens d'ailleurs de recevoir ma deuxième dose et je peux vous garantir d'ores et déjà que les effets sont spectaculaires ! Pour le moment, pas trop d'effets secondaires, mis à part une très forte accoutumance.

Je ne peux que vous conseiller de tenter vous aussi cette expérience, mais, je vous aurais prévenus : il y a un gros risque d'addiction !

Un grand merci aux auteurs, Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza ainsi qu'aux  éditions J'ai Lu , pour me permettre de vivre cette expérience.

lundi 16 avril 2012

Mon avis sur "Camomille et les chevaux, vol. 1 : Un amour d'Océan" de Lili Mésange et Turconi


46 pages (Couverture cartonnée)
 Format : Bande-dessinée
Editeur : Hugo BD (2012)
Série : Camomille et les chevaux
ISBN : 9-782755-609394






Voici mon avis sur :

« Camomille et les chevaux, volume 1 : Un amour d'Océan» écrit par Lili Mésange, illustré par Stefano Turconi et mis en couleurs par Hélène Lenoble.


Tout d'abord parlons de la couverture du livre :

Rien qu'en ayant aperçu la couverture, j'ai été sous le charme ! L'illustration est magnifique, les couleurs vives... et en plus, j'ai toujours été une fervente adepte des chevaux. La petite touche d'originalité du titre (la bombe d'équitation sur le "O" et l'aspect "fer à cheval" du "A") me botte bien (Ah ! Ah ! Joli jeu de mots, me direz-vous ? Mais pour une fois, je vous jure que ce n'était pas prémédité. ^^).

Revenons à l'illustration : on y retrouve la jeune Camomille, héroïne de la série, et Océan le cheval qui lui a donné envie de se mettre à l'équitation. J'aime la complicité qui ressort du regard des deux personnages.

Au dos de la bande-dessinée, nous avons un autre avant-goût du "menu" avec une sélection d'images tirées de l'histoire.

Comment ne pas craquer pour cette magnifique couverture, hein ?

Mais que se cache-t-il derrière cet emballage ?



Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :

« Je m'appelle Camomille.
J'ai dix ans tout rond...

Ma passion, c'est les chevaux,
comme vous pouvez vous en douter.
Mais croyez-moi, ça n'a pas toujours
été le cas. Avant, quand j'étais
petite, en passant devant le centre 
équestre des Quatre Fers, je ne
les trouvais pas vraiment beaux.
Il m'arrivait même de me pincer
le nez...

Et puis un jour,
j'ai fait la connaissance d'Océan,
un superbe cheval. Il est devenu
mon meilleur ami et avec lui,
je ne galope pas, je vole... »



Allons-y ! Parlons un peu des personnages.

Camomille, la jeune héroïne de cette série, est une fillette de dix ans qui n'aurait jamais pensé que les chevaux et l'équitation deviendraient un jour sa grande passion. Ses parents, souhaitant qu'elle pratique une activité sportive (comme tous les parents) lui ont proposé d'apprendre à monter à cheval au centre équestre qui venait d'ouvrir près de chez eux mais Camomille avait refusé la proposition et avait préféré tenter d'autres activités... sans succès.

Mais sa rencontre avec Océan, un cheval du centre équestre des Quatre-Fers va bouleverser sa vie et la demoiselle va se retrouver au club grâce à ce petit coup de pouce du destin.

Elle y fera la connaissance de Mélanie, Juliette et Arthur, trois autres jeunes cavaliers amoureux de la race équine mais aussi de Rémi le garçon d'écurie, Mireille la monitrice d'équitation et de Monsieur Denis le directeur du centre équestre.

Sans parler des chevaux ! Parmi lesquels Pompon, un poney teigneux au caractère de cochon, Mustang, un étalon toujours accompagné de son meilleur ami (un mouton) ou encore Libellule une jument attendant un heureux événement et Tiki, le cheval farceur...


Passons à mon avis général sur ce livre.

Le "contenu" était tout à fait fidèle à "l'emballage" : des graphismes splendides et colorés (comme je les aime !), de l'humour à revendre (avalanche de gags garantie !), une histoire agréable à découvrir... mais ce qui m'a le plus plu, c'est le côté véridique qui se cache derrière tous ces gags.

Ayant moi-même été cavalière dans un club d'équitation quand j'étais plus jeune, cette bande-dessinée a fait resurgir de nombreux souvenirs dans mon petit cerveau : le poney teigneux, les chevaux qui gonflent leur ventre lorsqu'on les sangle, la selle qui tourne une fois qu'on met le pied à l'étrier, les chevaux qui n'en font qu'à leur tête, les chevaux "tape-cul", les difficultés rencontrées par le maréchal-ferrant avec certains chevaux, le cheval qui rentre automatiquement au box dès la fin de la séance, les étalons qui n'obéissent plus qu'à leur instinct en sentant l'appel de la femelle... j'ai connu tout ça ! Que d'excellents souvenirs que j'ai retrouvés avec un immense plaisir dans ce premier volume des aventures de Camomille.

Le lien qui unit Camomille et Océan m'a aussi rappelé la relation privilégiée que j'avais avec certains chevaux. Un lien magique, une amitié sincère, une grande complicité... Bref, que du bonheur !

Il ne faut pas oublier non plus de mentionner les renseignements intéressants (oui, cette bande-dessinée a aussi un côté éducatif, bon à savoir pour les parents qui hésiteraient encore. ;-) ) concernant les chevaux : races, couleurs de robes et anatomie chevaline.

Un autre petit plus que j'ai beaucoup apprécié : le carnet de croquis qui vient clore ce premier volume. De quoi susciter des vocations d'illustrateurs chez les lecteurs de tous âges !


En conclusion :

Une bande-dessinée coup de coeur qui m'a ravie au plus haut point et que toutes les jeunes cavalières (ou simplement les jeunes filles amoureuses des chevaux) devraient apprécier.

Mais "Camomille et les chevaux" ce n'est pas une série uniquement destinée à plaire aux cavalières (ou ex-cavalières). Cette bande-dessinée séduira un large public : toute personne aimant les franches rigolades peut succomber au charme de ce livre. La preuve : mon mari a adoré ce premier volume au point de vouloir me le piquer, le ranger dans sa bédéthèque personnelle et envisager de collectionner les prochains volets !

Vivement le prochain volume ! ;-)


Je tiens à remercier chaudement Karine et le forum Club de lecture ainsi que les éditions Hugo BD pour m'avoir permis de découvrir cette bande-dessinée.


jeudi 12 avril 2012

Mon avis sur "Anamorphose, Invictus Tenebrae" de Nathy

312 pages
Editeur : Rebelle éditions
Dates de parution : janvier 2012
Origine : France
Version originale
ISBN :   978-2-36538-007-2
Prix : 19€

Voici mon avis concernant "Anamorphose, Invictus Tenebrae" de Nathy.


Jetons tout d'abord un oeil à la couverture.
Une illustration digitale très sombre qui donne tout de suite le ton : le roman que vous vous apprêtez à ouvrir n'aura rien d'une aventure au pays des Bisounours.
Une représentation très fidèle du héros du roman, Dante, lors de sa période noire. Le jeune homme est prisonnier et blessé aussi bien dans sa chair que dans sa tête. Sa nudité porte le traumatisme encore un cran au-dessus. En fond d'image, nous retrouvons Venise, ville qui fait rêver beaucoup de monde, ville qui rappelle à Dante de bien mauvais souvenirs mais qui reste son berceau originel.
Si l'illustration dépeint aussi bien le personnage du roman, c'est pour une raison bien précise : l'auteure est aussi l'illustratrice. Et qui de mieux qu'un auteur/illustrateur pour nous donner une vision juste de son monde ?

Voici le résumé figurant au dos du roman :
"Que l’on soit vampire ou humain, le passé d’un être laisse des marques indélébiles.
Dante se souvenait de tout. La violence de l’attaque de Lucrezia. La panique ressentie quand les canines avaient effleuré sa peau et déchiré sa gorge. La douleur épouvantable qui fut la sienne ; le feu parcourant ses veines tandis qu’elle s’abreuvait de son sang. Les soubresauts de son corps refusant la perte de son fluide vital. Son envie de crier, alors qu’aucun son ne pouvait franchir ses lèvres. Des larmes qui coulaient sur son visage pendant qu’elle se délectait de sa vie. Son rire dément, ses humiliations, ses tortures.


Esclave, tel était son nom. Bien des siècles plus tard, une jeune humaine, Camille, aussi torturée que lui, croisera son chemin. 


Seront-ils capables d’échapper à leur obscur destin ? "


Voici le trailer officiel du roman :




Parlons un peu des personnages.
Mon personnage préféré est Dante Uccello. Gentilhomme du XVème siècle implanté à Venise dont la faiblesse pour le beau sexe finit par causer sa perte. Adepte des orgies, collectionneur de maîtresses, il tombe un jour sur une femme qui va lui faire payer chèrement un affront. La belle et cruelle Lucrezia fait subir à Dante les pires tortures et humiliations. Elle change sa vie à jamais, ajoutant à tous ces sévices une épreuve de plus : la transformation du jeune homme en vampire. Après la mort de Lucrezia (je ne vous dévoilerai rien à ce propos. ;-) ), Dante vit enfin libre mais son âme est devenue noire : pendant des années il combat, tue, laisse éclater sa violence. Des années plus tard, fatigué de vivre ainsi, il décide de se "ranger" et devient écrivain de romans bit-lit. Mais il reste marqué à jamais par son passé traumatisant et se cache derrière une enveloppe froide et antipathique. Il possède le Sombre Raven, une petite maison d'édition/librairie.
Dante me fait un peu penser à la Bête dans le conte "la belle et la bête" : il a un passé peu glorieux, subi une lourde punition, se cache derrière des airs peu avenants et pourtant, derrière la carapace se cache un être capable d'aimer, un être fragile et bon.

Vient ensuite le deuxième personnage principal de ce roman : Camille Duchesne, jeune graphiste à la recherche d'un emploi. Elle décroche un poste à Sombre Raven, un poste qui n'est pas à la hauteur de ses compétences mais qu'elle accepte tout de même. On lui promet que ce poste sera évolutif. Jeune femme aux airs de Peau d'Ane, Camille est timide et elle se cache sous des vêtements qui ne la mettent pas en valeur afin d'éviter d'attirer les regards des hommes. Elle a vécu une mauvaise expérience par le passé et a décidé de rester célibataire. Sa rencontre avec Dante Ucello est fracassante. Elle ne supporte pas cet homme sec, hautain et antipathique. Pourtant, au fil du récit, leurs relations vont grandement s'améliorer. Ils ont tous les deux un énorme point en commun : un passé traumatisant et des blessures qui ne veulent pas se refermer.

Parmi les autres personnages que j'ai beaucoup aimés, se trouve le couple Guillaume/Karl, amis gays de Camille qui vont tout faire pour la pousser à s'occuper un peu d'elle et sortir de sa solitude. Ce sont un peu les "bonnes fées" de ce conte très sombre. La présence de ces deux hommes apporte aussi une pointe de légèreté et d'humour au récit.

Bien entendu, dans cette histoire de vampires nous rencontrons une belle brochette de vampires. Des êtres dont Nathy s'est réapproprié le mythe : la transformation est due à une mutation génétique provoquée par un virus transmis lors de l'échange de sangs, ces vampires sont bel et bien des êtres vivants et pas des non-morts, une simple couche de crème solaire leur permet de s'exposer sans crainte... Bref, je ne vais pas vous livrer tous leurs secrets, à vous d'en apprendre plus lors de votre lecture. ;-)


Mon avis concernant ce roman :
La lecture de ce roman est à la fois terrifiante et magique.

Certaines scènes (en particulier celles qui concernent le passé de Dante) sont d'une violence et d'une cruauté insoutenables. Oui, je tiens à prévenir les âmes sensibles que "Anamorphose" est très loin d'histoires édulcorées comme la fameuse saga Twilight. Les vampires de Nathy sont de vrais vampires qui n'hésitent pas à tuer, torturer et planter leurs crocs dans des gorges. Mais en même temps, ils peuvent se montrer "civilisés", évoluant dans leur société avec leurs propres règles, se fondant dans la nôtre.

Cependant, ce roman n'est pas non plus une succession de scènes de boucherie. Nous y retrouvons une belle histoire d'amour. Une histoire d'amour douloureuse qui met les principaux protagonistes face à des choix difficiles. Un amour impossible entre deux mondes.

L'auteure, Nathy, nous fait entrer dans un monde crédible. L'assurance, la fluidité et la richesse de sa jeune plume ("Anamorphose" est son premier roman publié) nous décrivent avec sincérité et réalisme des scènes de violence, des scènes d'érotisme, des scènes d'émotion... Les pages défilent, l'histoire nous tient en haleine, les personnages se livrent...

Un petit détail important : une narration alternée bien dosée nous permet de vivre les différents événements aussi bien du côté de Dante que du côté de Camille. J'ai vraiment beaucoup aimé cette alternance de points de vue qui nous fait plonger au coeur des sentiments de chacun.

Une fin peut-être un peu rapide mais ce n'est qu'une question de goût.


Un petit regret :quelques fautes d'orthographe ou de correction se cachent dans le texte mais pas de quoi gâcher le plaisir de lire.


En conclusion : 
Un roman à la fois très noir et très émouvant qui peut remuer les personnes adultes sensibles. Personnellement j'ai adoré et je ne peux que conseiller sa lecture aux lecteurs qui n'ont pas froid aux yeux.
Un premier roman très mature, une auteure bourrée de talent qui mérite d'être reconnue et qui, je l'espère, nous gratifiera un jour d'une autre histoire de son cru. ;-)

Un grand merci à l'auteur, Nathy et aux  éditions Rebelle , pour m'avoir permis de vivre cette expérience.

jeudi 5 avril 2012

Interviews-chat du forum l'Alchimie des mots

N'oubliez pas d'aller jeter un oeil aux compte-rendus des trois premières interviews-chat qui se sont tenues sur le forum L'Alchimie des mots.
Vous y trouverez pour le moment celles de Mélanie Fazi, de Henri Loevenbruck et de Sire Cédric.

- Compte-rendus

Sur la même page, vous trouverez aussi un récapitulatif des prochaines interviews-chat du forum.