Origine : USA
Traduction française : Laurent Strim
ISBN : 978-2-290-03425-5
Prix : 14,90€
Traduction française : Laurent Strim
ISBN : 978-2-290-03425-5
Prix : 14,90€
Voici mon avis concernant "Pure"" de Julianna Baggott.
Jetons tout d'abord un oeil à la couverture.
Jetons tout d'abord un oeil à la couverture.
Une couverture qui ne manquera pas d'attirer le regard, tout particulièrement celui des lectrices. Oui, je pense que la présence du papillon bleu provoquera une certaine attirance chez les femmes et les jeunes femmes. Derrière ce magnifique papillon bleu on aperçoit... la Terre après une guerre nucléaire ? Le Dôme ? Le doute s'installe dans mon esprit. J'ai du mal à me décider entre les deux.
En effet, l'illustration me donne l'effet d'une fusion de ces deux "mondes". Un hybride entre monde protecteur et monde dangereux. On peut considérer les lueurs orangées comme positives (la lumière, l'espoir, la vie...) ou négatives (le papillon bleu ne risque-t-il pas de finir par s'y brûler les ailes ?). On pourrait aussi penser à un leurre : les papillons sont toujours attirés par la lumière, mais la lumière leur fait rarement le bien qu'ils espéraient en l'approchant. ^^ Et comme l'histoire de "Pure" intègre les notions de complot, mensonges et manipulations, ça pourrait très bien coller. ;-)
Retournons l'ouvrage...
Au dos du roman, nous trouvons un autre papillon, mais celui-ci n'est pas bleu, il est terne, gris comme la cendre et n'est pas naturel. Le monde en arrière-plan est sombre à souhait, inhospitalier même et froid.
D'un point de vue tout à fait personnel, je dirais que les deux papillons figurant sur la couverture représentent les deux principaux personnages du roman : Pressia et Partridge. Celui du devant symbolisant Partridge et celui du dos Pressia.
Mais pas la peine de se prendre la tête dans une interprétation fumeuse de la couverture. Je terminerai donc en vous disant que j'adore cette couverture, elle a quelque chose de beau et de fascinant. Elle m'a vraiment donné envie d'ouvrir ce roman et de le lire.
En effet, l'illustration me donne l'effet d'une fusion de ces deux "mondes". Un hybride entre monde protecteur et monde dangereux. On peut considérer les lueurs orangées comme positives (la lumière, l'espoir, la vie...) ou négatives (le papillon bleu ne risque-t-il pas de finir par s'y brûler les ailes ?). On pourrait aussi penser à un leurre : les papillons sont toujours attirés par la lumière, mais la lumière leur fait rarement le bien qu'ils espéraient en l'approchant. ^^ Et comme l'histoire de "Pure" intègre les notions de complot, mensonges et manipulations, ça pourrait très bien coller. ;-)
Retournons l'ouvrage...
Au dos du roman, nous trouvons un autre papillon, mais celui-ci n'est pas bleu, il est terne, gris comme la cendre et n'est pas naturel. Le monde en arrière-plan est sombre à souhait, inhospitalier même et froid.
D'un point de vue tout à fait personnel, je dirais que les deux papillons figurant sur la couverture représentent les deux principaux personnages du roman : Pressia et Partridge. Celui du devant symbolisant Partridge et celui du dos Pressia.
Mais pas la peine de se prendre la tête dans une interprétation fumeuse de la couverture. Je terminerai donc en vous disant que j'adore cette couverture, elle a quelque chose de beau et de fascinant. Elle m'a vraiment donné envie d'ouvrir ce roman et de le lire.
Voici le résumé figurant au dos du roman :
"Nous savons que vous êtes là,
nos frères et soeurs.
Un jour, nous sortirons du Dôme
pour vous rejoindre dans la paix.
Pour l'heure, nous vous observons de loin,
avec bienveillance. "
"Depuis les Détonations qui ont ravagé le monde, Pressia vit avec son grand-père dans les décombres, la cendre et le danger. Demain, elle aura 16 ans, âge où la milice vous enlève pour entraîner les plus forts... ou achever les plus faibles. Pressia n'a plus le choix, elle doit se préparer à fuir.
Au loin brille le Dôme : un lieu sécurisé et aseptisé où une minorité, les Purs, s'est réfugiée avant la catastrophe. Partridge est l'un d'eux... mais pour combien de temps ?"
Voici le trailer officiel du roman :
Et avant de vous donner mon avis...
Voici le lien vers le premier chapitre de "Pure" :
http://fr.calameo.com/read/001117372fd2310ef9554
Parlons un peu des personnages.
Dès le chapitre premier nous faisons la connaissance de Pressia, une jeune femme sur le point de fêter ses 16 ans. Et à peine la rencontrons-nous que nous sommes frappés par l'horreur : Pressia fait partie des survivants d'une sorte d'holocauste nucléaire qui lui a laissé des marques indélébiles. En effet, elle n'était qu'une petite fille lorsque les Détonations ont eu lieu. Elle tenait sa poupée préférée dans ses bras, dans un aéroport et, au moment de la grande explosion, la tête de sa poupée a fusionné avec son poing. Oui, vous avez bien lu : Pressia a un poing tête-de-poupée. J'ai relu plusieurs fois la phrase le mentionnant pour la première fois, pensant ne pas avoir dû bien comprendre et lorsque j'ai réalisé que j'avais finalement bien lu, je me suis dit "Oh ! Mon Dieu ! Mais c'est terrible !" Mais Pressia, malgré son handicap, se révèle d'une adresse et d'une volonté incroyables. Dès les premiers chapitres, on ne peut pas nier le fait qu'elle est une héroïne en puissance avec une petite part d'obscurité cachée au plus profond d'elle-même qui la rend crédible.
La vie de Pressia n'a rien d'un rêve bleu. Le monde dans lequel elle vit (ou plutôt, survit) avec son grand-père est dévasté, un véritable champs de ruines et de cendres peuplé de survivants à l'aspect effrayant et de créatures dangereuses. Et en plus, Pressia est sur le point de fêter ses 16 ans, âge fatidique où l'O.R.S. récupère tous les jeunes pour faire d'eux des combattants ou des cibles d'entraînement. Elle sait qu'avec son poing invalide elle serait désignée pour mourir en tant que cible et Pressia n'a pas l'intention de se laisser tirer comme un lapin ! Elle veut vivre ! Elle veut entrer dans le Dôme, cet sorte d'Eden où une minorité triée sur le volet a trouvé refuge au moment des Détonations.
Ensuite, vient Partridge, jeune homme de dix-sept ans qui vit dans le Dôme. Partridge, comme tous les habitants du Dôme, fait partie de ceux qu'on nomme les Purs. Son corps ne porte aucune trace, aucun dommage consécutif aux Détonations. On pourrait penser qu'il a beaucoup de chance de pouvoir vivre dans le Dôme. Mais Partridge ne rêve que d'une chose : en sortir pour découvrir la vérité. Découvrir la vérité sur une personne très proche qui se trouvait à l'extérieur lors des Détonations mais aussi découvrir la vérité sur lui-même. Partridge se sent à part, singulier. Il a l'impression que quelque chose cloche chez lui et il aimerait comprendre. Après avoir échafaudé un plan, Partridge finit par sortir du Dôme. Il découvre avec horreur le monde extérieur et fait la connaissance de Pressia puis de Bradwell (le prochain personnage dont je vous parlerai). Le courant a un peu de mal à passer entre Partridge et le duo Pressia/Bradwell au début. Partridge a du mal à se faire accepter. Son seul "crime" ? Etre un Pur ! Pourtant, les trois protagonistes finiront par se rapprocher et vivre ensemble cette aventure.
Partridge donne une impression de gentillesse et de douceur, une sorte de perfection en accord avec son physique intact. Cependant, au fond de lui brûle la flamme de la révolte et on perçoit dans la dernière partie de ce tome 1, que Partridge devrait être un jeune homme au destin peu commun, une sorte de "libérateur", de "rebelle" ou de "révolutionnaire" qui fera éclater la vérité concernant le Dôme.
Une fois de plus, l'auteure nous offre un personnage tout en reliefs qui, j'en suis sûre, nous promet encore de belles surprises dans les prochains volets.
J'avais promis de vous parler aussi de Bradwell, celui que l'on surnomme "le garçon aux oiseaux dans le dos". Après avoir appris que Pressia avait un poing-tête-de-poupée, vous ne serez certainement pas très surpris que l'un des personnages ait fusionné avec des oiseaux. Encore que... l'horreur monte d'un cran lorsqu'on réalise que certaines personnes ont pu fusionner avec des animaux ou d'autres personnes et que ceux-ci sont encore vivants ! Car, oui, les oiseaux dans le dos de Bradwell sont tout ce qu'il y a de plus vivants et ils agitent leurs petites ailes au gré de l'humeur et des sentiments de celui-ci. Mais Bradwell n'est pas le cas le plus terrifiant ou surprenant : tout au long du récit, on rencontre bien d'autres fusions encore plus effrayantes (Chut ! Je ne vous dévoilerai rien de plus à propos de ces fusions. ;-) ).
Revenons-en à Bradwell. Ce jeune homme a tout d'un battant. Il a réussi à survivre seul alors qu'il n'était qu'un gamin. Il sait se défendre, est très bavard (surtout lorsqu'il s'agit de parler du monde d'avant et de casser du bois sur le dos des Purs) et a quasiment toujours réponse à tout. Il peut paraître un peu agaçant à certains, moi, j'avoue l'avoir beaucoup aimé. Il ressent un certain attachement à Pressia : leur première rencontre, quoique tumultueuse, a suffi à Bradwell pour avoir envie de revoir la jeune femme. Mais, dans ce tome 1, pas d'histoire d'amour à la guimauve. Par habitude, j'envisageais aussi une sorte de triangle amoureux entre Pressia, Bradwell et Partridge. Et je me suis rendue compte, au fil de ma lecture, que j'étais légèrement à côté de la plaque. Tant mieux ! Je suis ravie de m'être trompée sur toute la ligne (mais je ne vous dirai pas pourquoi. ;-) ).
Passons au dernier personnage qui m'a marquée : El Capitan. Je ne vous dirai pas grand-chose sur El Capitan pour la simple et bonne raison que je préférerais vous le laisser découvrir par vous-même. Cependant, sachez que ce personnage que j'avais envie d'étriper lorsque je l'ai rencontré les premières fois a finalement réussi à s'attirer ma sympathie. Un personnage que j'avais tout d'abord classé dans les "méchants" de l'histoire et pour qui j'ai fini par revoir mon jugement. Il a un côté protecteur, paternel même, qui m'a fait fondre.
Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux premières impressions. Et cette remarque est valable pour d'autres personnages du roman que je ne vous présenterai pas ici.
Mon avis concernant ce roman :
Une dystopie classée Young Adult que je déconseillerais aux moins de 15 ans.Pourquoi, me direz-vous ? La raison est simple : ce roman est effrayant de réalisme, dur, sombre et porteur d'une certaine violence.
Mais il ne faut pas croire que je n'ai pas aimé. Loin de là ! J'aime ce genre d'histoires qui nous retournent de par leur réalisme. J'aime ces romans qu'on referme en se disant "Cette histoire pourrait bien arriver un jour", tout en frissonnant dans son fauteuil.
Ce roman, en bonne dystopie, nous fait entrer dans un monde où l'organisation est différente de ce que nous connaissons et où tout est sombre. Même la petite lueur que l'on pense distinguer au départ n'est qu'obscurité. En effet, le fameux Dôme qui semble être considéré comme une sorte de paradis terrestre, se révèle cacher de terribles vérités. On se rend vite compte qu'on ne vit pas plus dans le Dôme qu'à l'extérieur. Bien sûr, à première vue, on pense qu'il est préférable de faire partie de ceux qui vivent dans ce Dôme plutôt que des malheureux qui vivent dans les ruines et la cendre de l'ancien monde. Mais au fil des pages on arrive à ouvrir les yeux sur la réalité : le Dôme ne vaut peut-être pas beaucoup mieux que l'extérieur. Et c'est par le biais de Partridge que l'auteure nous fait passer ce message. Si tout était si parfait, si merveilleux à l'intérieur, alors, pourquoi voudrait-on s'en échapper ? Partridge ne sait pas tout mais il sait que les dirigeants du Dôme cachent beaucoup de choses et qu'on ne dit pas toute la vérité aux Purs.
De l'autre côté, dans la cendre, la grisaille et la désolation, Pressia espère trouver le moyen de pénétrer dans le Dôme, ce lieu où il fait bon vivre, cet endroit où les Purs n'ont pas à lutter pour leur survie. Elle serait prête à tout pour y entrer. En observant Pressia, on se rend compte à quel point il peut être tentant de basculer du mauvais côté pour arriver à ses fins. On découvre aussi combien un être humain, soit-il une jeune femme à l'aspect fragile, peut faire des choses qu'il estimait impensables, comme tuer. A l'instar de Katniss, l'héroïne célèbre de la série Hunger Games, Pressia est d'une force intérieure hors du commun. Elle arrive à surmonter l'insoutenable et finit par rester loyale à ses amis.
Bradwell ne cesse de nous lancer un avertissement savamment caché derrière ses séances de remémoration de l'Avant. C'est un peu comme si on nous disait "Attention ! Vous pourriez bien un jour regretter tout ce que vous avez aujourd'hui. Il suffit de pas grand-chose pour que votre monde bascule."
Notre monde est toujours sous tension, une guerre est toujours susceptible d'éclater à l'improviste sous n'importe quel prétexte. La bombe atomique est une réalité. Si on n'y prête pas garde, un jour, les Détonations décrites dans ce roman pourraient devenir elles aussi réalité. L'auteure s'est d'ailleurs inspirée de faits réels pour écrire ce livre. Elle s'est longuement documentée sur Hiroshima et les conséquences qu'une explosion nucléaire a pu avoir sur les populations. Julianna Baggott a réussi à la perfection ce travail de retranscription des horreurs que peut provoquer une guerre nucléaire en y ajoutant sa petite touche personnelle. Cet ancrage dans la réalité, dans des faits passés qui seraient susceptibles de se reproduire, ajoute au côté terrifiant de ce récit.
J'ai vraiment apprécié le style de l'auteure qui arrive à nous décrire une vision post-apocalyptique et toutes les horreurs qui l'accompagnent tout en conservant une certaine beauté, une certaine poésie. On a un peu l'impression de regarder des clichés de guerre dont l'aspect insoutenable est légèrement adouci par la forme. Mais attention, l'ensemble donne tout de même un récit dur, sombre, à l'atmosphère suffocante.
Certains regretteront peut-être le choix du point de vue narratif (troisième personne omnisciente) sous prétexte qu'il est difficile de s'identifier à l'un des personnages car on ne baigne pas directement dans ses sentiments profonds. Personnellement, je n'ai aucun reproche à faire quant à ce choix. Je trouve que le fait d'avoir une vue d'ensemble en tant qu'observateur omniscient suffit à se plonger véritablement dans l'atmosphère et à s'attacher non pas à un personnage mais à la quasi totalité d'entre-eux. Pas besoin qu'on nous décrive avec précision les sentiments ressentis par chaque personnage : on les devine facilement grâce au contexte.
Un autre petit détail que j'ai aussi bien aimé : la longueur des chapitres et l'alternance des points de vue. Beaucoup de chapitres courts qui permettent d'avancer dans notre lecture même si on n'a que cinq minutes devant soi (j'ai horreur de devoir interrompre ma lecture en plein milieu d'un chapitre). Chaque chapitre est écrit du point de vue de l'un des personnages, ce qui rythme le roman de manière cinématographique. Pas étonnant qu'une adaptation soit déjà prévue pour le grand écran !
En conclusion :
Un roman qui a atterri un jour par surprise dans ma boîte aux lettres et que je conseille aux plus de 15 ans qui aiment lire de la dystopie non-édulcorée. Une histoire de complot et de fin du monde vraiment prenante et bouleversante. Des personnages attachants et hauts en couleurs. Un thème fort mis en scène avec beaucoup d'imagination. Une forte envie de dire "Vite ! La suite !"...Bref. Pure a été une vraie lecture coup de coeur pour moi.
Un grand merci aux éditions J'ai Lu et à l'auteure Julianna Baggott pour m'avoir permis de le découvrir.