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jeudi 23 février 2012

Mon avis sur : "Les Mange-Rêve, tome 5 : le miroir du rat" de J-L. Le Pogam


Tome 5 : Le miroir du rat
311 pages
Editeur : Palémon éditions
Dates de parution : 1er trimestre 2011
Origine : France
Version originale
ISBN : 978-2-916-24821-9

Voici mon avis concernant le tome 5 de la série "Les Mange-Rêve" de Jean-Luc Le Pogam.


Jetons tout d'abord à la couverture.
Une couverture sombre qui illustre bien la tourmente à laquelle se trouveront confrontés les jeunes héros de la saga dans ce 5ème tome. Un homme, peut-être pas si âgé qu'il n'y paraît assis seul derrière une grande baie vitrée qui semble le protéger de la tempête qui gronde au-dehors. A moins que cette immense vitre ne soit le mur d'une prison de solitude ? Cet homme que j'identifierais comme étant le jeune Iwan (voilà pourquoi je vous disais juste au-dessus qu'il ne faisait pas forcément son âge) se retrouve face à un avenir noir. Pourtant, il ne semble pas l'accepter : sa tête semble ne pas vouloir se tourner vers ce futur désespérant, ses yeux ne veulent pas voir la noirceur des jours futurs qu'on essaie de lui imposer. Cet orage violent peut facilement être assimilé à Bogdich et sa dictature. La mince paroi de verre symbolise la résistance. Mais est-elle assez solide pour tenir bon face à la tempête qui s'abat contre elle ?
Un autre symbole : sa casquette verte ! Vert, couleur de l'espérance. Mais la teinte camouflage exprime aussi le combat, la guerre. Tout nous laisse à penser que malgré sa peur d'affronter son destin, il est prêt à se battre, à lutter et, même si les chances de l'emporter sont minimes, il garde espoir. Il n'abandonnera pas. Il fera tout pour sauver sa liberté, son droit au rêve et à la Vie.
Cette couverture n'est pas ma préférée mais je trouve qu'elle colle parfaitement à l'ambiance de ce cinquième volet.


Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :

"Taÿfa aura sans aucun doute été la rencontre qui a tout fait basculer pour Iwan, Thibault et Mélanie.
Taÿfa, citadelle aux mille couleurs de peau, aux accents sans frontières. Taÿfa, l'adolescente, dernier bastion de cette liberté à sauvegarder à tout prix.
Taÿfa la rebelle qui détient et dévoile les vérités cachées, fédère la jeunesse, crée ses propres systèmes de communication pour échapper à la censure.
Mais Taÿfa sous haute surveillance et objet de toutes les convoitises car elle a fait chanceler le pouvoir du tyrannique Président Bogdich en s'attaquant à Tombmor, l'une des places fortes de son régime.
C'est donc entre ses murs que garçons et filles de tous horizons se retrouvent pour organiser la Résistance, fiers d'avoir pu prouver que l'envie de liberté peut faire au moins vaciller ses plus farouches opposants.
Mais c'est aussi entre ses murs que la rouille ronge doucement les mémoires endolories de jeunes qui n'avaient pas un instant pensé aux traumatismes que peuvent causer pareils événements.
Jamais cependant nos trois héros, qui ont perdu leur âge, ne laisseront s'éteindre la flamme de l'espoir, fut-elle l'ultime lueur de vie d'une chandelle à l'agonie...
"


Présentation de l'éditeur :

" Le miroir du rat est le cinquième volume des Mange-Rêve. Charnière entre deux cycles, l’ouvrage met en évidence les traumatismes causés par les événements vécus par les héros. L’auteur, par cette prise de recul, fait peser sur l’ouvrage et ses antagonistes le poids de la réflexion. Il accentue encore ce repli sur soi-même en enfermant les adolescents dans l’univers carcéral qu’ils ont eux-mêmes choisi car il est également leur refuge face au monde extérieur où les dangers qui rôdent sont plus voraces encore. Le rythme du récit s’est nettement infléchi forçant le plus souvent l’action à laisser place à l’introspection.
Mais là encore subsiste le doute sur la fragile limite entre la Résistance et le terrorisme vers lequel certains autres seraient tenter de basculer. La seule chose dont l’auteur semble convaincu, et c’est là le message qu’il délivre, c’est qu’exister est déjà résister."


Parlons un peu des personnages.
Nous retrouvons les personnages des 4 premiers volets (exception faite de quelques uns ;-) ).

Cette suite met toujours en scène le trio Mélanie / Iwan / Thibault. Mais les trois enfants du premier cycle des Mange-Rêve ont "grandi". Les événements tragiques qu'ils ont vécus les ont poussés à changer. Ils sont bien décidés à lutter de toutes leurs forces contre le Président Bogdich et sa foutue dictature ! 

Dans ce cinquième volet, la poche de résistance de Taÿfa se retrouve sur le devant de la scène. Les adolescents rebelles dont Mélanie, Iwan et Thibault ont fait la connaissance dans le cycle précédent ont pris le trio sous leur aile. Ensemble, ils se battront pour se débarrasser de Bogdich et ses Mangeurs de rêves. Ensemble ils se battront pour retrouver leur liberté.

Mon avis concernant ce roman :
Ce volume initiant le deuxième cycle de la saga, l'auteur a eu la bonne idée de commencer par nous faire un petit résumé des événements du premier cycle. Une attention qui peut plaire aux lecteurs qui auraient pu perdre un peu le fil de l'histoire en attendant la sortie de ce tome mais qui peut aussi permettre à ceux qui n'ont pas lu le premier cycle de ne pas se sentir trop perdus (Bien qu'il serait dommage de ne pas lire les quatre premiers tomes ! J'en recommande chaudement la lecture. Ne pas lire les premiers volumes reviendrait vraiment à passer à côté de quelque chose. ;-))

Dans ce cinquième tome, nous retrouvons de l'action mais aussi de longs moments d'introspection. L'auteur pousse les personnages à s'interroger, à réfléchir aux conséquences de leurs actes. Leur manière de s'y prendre est-elle vraiment la bonne ? Le Président Bogdich n'aurait-il pas un peu raison de les faire passer aux yeux du monde pour des terroristes ? Ont-ils une chance de gagner ? Leur destin est-il déjà scellé ? Sont-ils tous condamnés ? Doivent-ils continuer de lutter ? ...


J'ai trouvé que le ton de ce volume était moins "léger" que dans le cycle 1 : on sent que le trio Mélanie / Iwan / Thibault a gagné en maturité. Les événements passés les ont obligés à sortir de l'enfance plus vite que la normale. Les épreuves traversées, les tragédies vécues, les ont fait mûrir, leur faisant presque oublier leurs rêves. Ils ne sont plus de simples enfants, ils sont devenus des hommes, des rebelles. Ils ont perdu leur innocence.
Iwan se retrouve confronté à "ses démons". Il s'enferme dans sa solitude. Il commence à douter, à désespérer. Il souffre de l'intérieur. Nous découvrons non plus un enfant mais un homme tourmenté.

La bonne humeur omniprésente de Thibault dans les 4 premiers volets s'étiole peu à peu.
Même Mélanie a changé : elle a soif de vengeance et est prête à ne faire aucun quartier.

Ce tome 5 est le théâtre d'une guerre active entre Taÿfa et le pouvoir de Bogdich. Nous nous retrouvons sur le front, en première ligne aux côtés des jeunes rebelles.

Un petit regret : même si le style de l'auteur est toujours aussi fluide et agréable à lire que dans les précédents volets, je n'ai pas retrouvé la clarté du premier cycle en ce qui concerne l'emploi du présent et du passé. J'ai été, par moment, un peu perdue, ne sachant pas trop s'il s'agissait d'une scène se déroulant en direct, d'un souvenir ou d'un rêve.

Mais une fois encore, l'histoire nous happe, nous tient en haleine, jusqu'à la dernière page. Dernière page qui ne laisse planer aucun doute : tout est loin d'être terminé !
En refermant l'ouvrage, nous n'avons qu'une seule envie : pouvoir lire le tome 6 pour enfin connaître le fin mot de l'histoire. Dénouement heureux ou malheureux ? Seule la lecture de "la révolte des chiens", le fameux tome 6 devant paraître cette année,  pourra nous le dire. A moins que l'auteur ne nous fasse le coup d'écrire un tome 7 ? ;-)

En conclusion :  
Encore une fois j'ai pris un réel plaisir à suivre les jeunes héros de cette histoire qui nous amène à nous interroger sur nos libertés. Et si, sans que l'on s'en rende compte, les dirigeants de ce monde cherchaient à nous priver de nos libertés ? Liberté de rêver, liberté de s'exprimer, liberté de créer... liberté de vivre.

Mon avis reste le même que pour le premier cycle de cette saga : à lire absolument !


Un grand merci aux chroniques de Madoka, à l'auteur, Jean-Luc Le Pogam et à Palémon éditions pour m'avoir permis de découvrir cette excellente série suite à un concours.