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dimanche 22 janvier 2012

Mon avis sur : le premier cycle de "Les Mange-Rêve" de J-L. Le Pogam


Tome 1 : Le Grand dérèglement
251 pages
Editeur : Palémon éditions
Dates de parution : 1er trimestre 2008
Origine : France
Version originale
ISBN : 9782907572903




Tome 2 : La route du Nord
316 pages
Editeur : Palémon éditions

Dates de parution : 3ème trimestre 2008
Origine : France
Version originale
ISBN : 9782907572972




Tome 3 : Tombmor 1
284 pages
Editeur : Palémon éditions

Dates de parution : 1er trimestre 2010
Origine : France
Version originale
ISBN :  9782916248097




Tome 4 : Tombmor 2
281 pages
Editeur : Palémon éditions

Dates de parution : 1er trimestre 2010
Origine : France
Version originale
ISBN : 9782916248103

Voici mon avis concernant le 1er cycle de la série "Les Mange-Rêve" de Jean-Luc Le Pogam.
Petite précision : j'ai décidé de regrouper les quatre volumes du premier cycle de la série dans une même chronique car on ne peut pas se contenter de lire un seul tome. L'histoire s'étale sur les quatre tomes, chaque volume se terminant par un cliffhanger qui nous donne envie de vite connaître la suite. Je vous conseille donc vivement d'avoir à portée de main les quatre tomes pour ne pas être frustrés par l'attente de votre prochaine visite chez le libraire. ;-)

Jetons tout d'abord aux couvertures des quatre tomes.
Les couvertures de chacun des volumes constituant la série ont une belle uniformité au niveau des polices utilisées pour les titres et nom d'auteur mais aussi au niveau des couleurs. De plus, le choix des niveaux de gris et du blanc reflète parfaitement l'environnement dans lequel se déroule "les Mange-Rêve" : un monde gelé, glacé, enneigé.
Ma préférence va sans aucune hésitation à l'illustration du tome 4 "Tombmor 2" : passé entre les mains d'Annie Fournier le Mont Saint Michel a un côté lugubre tout en conservant sa beauté originelle. J'imagine bien cette illustration être potentiellement déclinée en poster. ;-)

Présentation de la série par l'éditeur :
"À partir de 12 ans

2024. Les ordinateurs des gouvernants ont cerclé l'Europe d'un mur électromagnétique infranchissable, y programmant des hivers de neuf mois, flanqués de températures à -50 °. Dessinateurs, peintres, musiciens, danseurs, écrivains ou photographes... Tous sont pourchassés par les Mange-Rêve car leur métier d'artiste est désormais interdit."


Voici les résumés figurant au dos des différents tomes :


* Tome 1, "Le grand dérèglement" : 
"Iwan et Thibault sont amis depuis la maternelle.
Pour les deux garçons et leur copine Mélanie, début septembre rime depuis toujours avec rentrée. Sauf que cette fois, elle a lieu au collège.
Alors, quoi de plus banal que le petit coup de stress d'une rentrée de septembre à la veille des premiers grands froids ?
Rien, si ce n'est qu'un soir, fuyant un cours de guitare qui a tourné au drame, Iwan et Thibault se réfugient chez eux mais doivent se rendre à l'évidence : leurs parents ont disparu !


C'est avec la complicité d'Yvon et Jack, deux grands-pères qui ont oublié de vieillir, que le trio se lance sur des cataskis bourrés d'électronique à la poursuite du train qui emmène ses prisonniers vers le nord.
Tous les cinq découvrent rapidement qu'ils sont la proie des Mange-Rêve qui les ont pris en chasse dès la première heure de l'expédition..."



* Tome 2, "La route du Nord" : 
"Deux cataskis géants ! Voilà ce que Torg, Nag et leurs hommes ont vu surgir du bunker aux aurores. Deux vaisseaux des glaces que les Mange-Rêve prennent immédiatement en chasse sans même avoir la moindre idée de la destination des fuyards. Où qu’il ait choisi de se rendre, ce convoi qui file  vers le nord ne devra jamais atteindre le but de son voyage.
A bord du Seagull et du Bugale Ar Mor maintenant engagés sur la faille ouest, Iwan, Thibault et Mélanie, conscients de la cible qu’ils représentent pour les Mangeurs, poussent avec Yvon et Jack les machines au maximum de leur puissance, à la limite de la rupture.
Mais, avec un thermomètre à -50°, des aubes blanches, des tempêtes de neige et la pression de poursuivants en motos-neige, la vie se fait au fil des jours de plus en plus difficile… Surtout quand la malchance se met de la partie !
En effet, les membres de l’expédition comprennent à leurs dépends que, même lorsque l’on prévoit tout dans les moindres détails, on ne peut envisager l’imprévisible.
Les amitiés les plus solides se retrouvent dès lors malmenées et la route jusqu’à Tombmor bien plus longue encore…
"


* Tomes 3 et 4, "Tombmor 1" + "Tombmor 2" : 
"Alors que l'on ne sait toujours pas si Jack se remettra ou non de sa chute par-dessus bord, les conditions climatiques, politiques et sociales ne cessent de se dégrader dans cette Europe carcérale.
C'est au cœur du voyage qu'une série d'événements majeurs vient percuter de front Iwan, Thibault et Mélanie à bord du Seagull. Mais les rencontres, bonnes ou mauvaises, et les longs retours sur soi ne sont-ils pas le meilleur moyen de comprendre les rouages des mécaniques les plus effrayantes ? Ne permettent-ils pas ensuite de les aborder avec plus de force et de conviction ?
Si, assurément. C'est la raison pour laquelle les trois préadolescents quittent définitivement cette enveloppe de l'enfance jusque-là guidée par la naïveté pour entrer de plein fouet dans un autre monde, celui de l'adolescence, qu'ils vont devoir blinder car tous les clignotants sont au rouge lorsque l'expédition parvient enfin à Tombmor..."
 

"Nouvelles technologies, rebondissements  incessants, rendez-vous avec l'Histoire, la Résistance, l'actualité ; le voyage, la voile, la Liberté ; réflexion sur l'amitié, les rapports inter générationnels et familiaux, le dérèglement climatique et ses conséquences, les alternatives écologiques et économiques envisageables, la vigilance, l'angoisse, la rigolade et l'imaginaire...
Voilà les ingrédients de cette expédition au cœur d'une Europe et plus particulièrement d'une Bretagne en glaciation, au cœur d'un ouvrage au triple codage de lecture à la fois pour les jeunes et les adultes de tous âges.

Parlons un peu des personnages.
Les personnages sont vraiment attachants, qu'il s'agisse du trio Iwan-Mélanie-Thibault (auquel les jeunes s'identifieront sans aucune difficulté) ou du duo Yvon-Jack.

J'ai d'ailleurs une tendresse toute particulière pour Yvon, le grand-père d'Iwan, qui, loin d'être un retraité fatigué se lance corps et âme dans une expédition de sauvetage en usant de son expérience en tant qu'ancien membre du GIAT (Groupe d'Intervention Anti-Terroriste). Son dynamisme, sa maîtrise de la situation, son intelligence (son surnom n'est autre que "Fox" et quoi de plus représentatif qu'un renard pour désigner une personne rusée) son dévouement et surtout sa relation avec son petit-fils m'ont vraiment conquise.

Bien entendu, Mélanie, Thibault et Jack m'ont eux-aussi plu.

Mélanie, est une jeune fille courageuse qui n'a pas la langue dans sa poche et est dotée d'un sacré caractère. Elle entretient une relation privilégiée avec Iwan.

Thibault, c'est un peu le comique de la bande. Il pète parfois les plombs pour notre plus grand plaisir, relâchant un peu la pression. Mais Thibault, c'est avant tout le meilleur ami d'Iwan. Ensemble ils vivront des moments très difficiles, allant même jusqu'à frôler la mort. Thibault, c'est aussi un "ventre sur pattes" qui pense très souvent à son estomac.

Jack, le grand complice d'Yvon est lui aussi un sacré gaillard : courage, force et expérience du terrain font de lui un homme remarquable. Son amitié avec Yvon est incassable. Lorsqu'ils sont ensemble, il leur arrive de se chamailler comme des gamins, nous montrant ainsi que malgré leur âge ils ont conservé une part d'enfant en eux. Ce qui est amusant c'est que, Yvon et Jack entretiennent un peu la même relation que Thibault et Iwan.

Une dernière petite remarque concernant Iwan et Yvon : leur nom de famille Malaterre reflète leurs talents pour la navigation. Je ne sais pas si l'auteur l'a fait consciemment (je suis presque sûre que oui) mais Malaterre fait tout de suite penser à "mal à terre" qui signifie que ces personnes ne sont bien que sur la mer, comme les vrais marins. Leur fuite en Cataski (un catamaran modifié pour "naviguer" sur la glace et la neige) viendrait d'ailleurs confirmer mes soupçons. ;-)

Bien entendu, il n'y a pas que des "gentils" dans cette histoire. (Nous ne sommes pas au pays des Bisounours !) Parmi les "méchants" de l'histoire nous retrouvons le président Bogdich qui est à l'origine du "grand dérèglement" climatique européen, des brigades Mange-Rêve (les BMR), de la forteresse Tombmor, de l'élimination de tout ce qui peut procurer du plaisir et du rêve aux populations, de la déportation de tous les artistes (dessinateurs, peintres, musiciens, danseurs, écrivains photographes...)...

La petite troupe rencontrera aussi des alliés : de jeunes résistants regroupés dans une ville de l'espoir. L'intrigue du second cycle tournera d'ailleurs autour de cette poche de résistance que nous découvrons à la fin du premier cycle.

Mon avis concernant ce premier cycle :
J'ai vraiment été bluffée par cette série ! Je ne m'attendais pas à ce que l'histoire soit aussi prenante, les personnages aussi attachants et les messages aussi nombreux.

Ces romans ont en effet différents niveaux de lecture. Ils nous racontent tout d'abord une histoire (surprenant, n'est-ce pas ? ^^) mais si l'on y regarde de plus près, nous pouvons y retrouver des similitudes avec des faits actuels ou passés. Je me souviens avoir tout de suite pensé aux rafles dans les ghettos et aux camps de concentration de la seconde guerre mondiale en lisant le tome 1 des Mange-Rêve. L'auteur nous y montre aussi l'importance de la résistance, de la solidarité, de l'amitié, du courage, de l'espoir... mais aussi et surtout de la jeunesse.

Au fil des tomes nous prenons conscience de l'importance des jeunes générations : ce sont elles qui peuvent tout changer ! Elles seules peuvent réussir à résister et à lutter contre les privations de liberté qu'un régime totalitaire tente d'imposer. Elles seules peuvent empêcher les erreurs du passé de se reproduire. Ce sont elles qui ont le pouvoir de tout faire basculer. Elles ont les capacités de se révolter et de ne pas se laisser dominer comme leurs parents.

Dans ce roman, on apprend aussi beaucoup de choses concernant la navigation, le tout étant expliqué de manière très simple et intéressante.

L'histoire nous emporte comme un bateau sur l'océan. Les événements s'enchaînent à un train d'enfer comme si nous étions pris en pleine tempête puis, quelques moments de calme (relatif) nous laissent le temps de souffler un peu sans pour autant nous autoriser à relâcher notre vigilance. Une mer d'huile est si vite arrivée !

L'intrigue est parsemée de "rochers" qui provoquent des rebondissements à répétition. Nos héros frôlent à plusieurs reprises la catastrophe et la mort... ces dernières arriveront d'ailleurs partiellement à leurs fins.

La fin de ce premier cycle ne se passe pas tout à fait comme on l'aurait imaginée. J'ai presque eu envie d'étrangler l'auteur en découvrant la fin qu'il avait réservée à ce cycle. Mais, après m'être remise de mes émotions et après avoir un peu réfléchi, je me suis dit que cette fin n'était pas si mauvaise en soi. Elle ouvrait la porte au deuxième cycle et nous laissait encore de l'espoir. C'est après avoir réalisé ceci que je me suis lancée dans la lecture du tome 5 de la série (le 1er volume du 2ème cycle) intitulé "le miroir du rat" dont je vous parlerai dans une autre chronique.

La plume de Jean-Luc Le Pogam est fluide, dynamique. La narration à la première personne et au présent nous permet de nous fondre parfaitement dans l'histoire. J'ai beaucoup apprécié aussi la technique employée pour nous permettre d'identifier les moments de rêve ou de flashback : ils sont tous écrits au passé ce qui nous permet de ne pas nous perdre. Lorsque j'ai commencé la lecture du tome 1, n'ayant pas encore compris ce principe, j'ai été un peu surprise de passer d'un premier chapitre écrit au passé à un chapitre au présent. Mais très vite le déclic s'est fait. Ce premier chapitre n'était en fait qu'un rêve (prémonitoire ?).


En conclusion :  
Une série vraiment excellente que je conseille vivement aux lecteurs de 12 à plus de 99 ans.

Il m'a d'ailleurs été donné de voir à quel point cette série était une lecture familiale : combien de fois ai-je lu que des membres d'une famille se "battaient" presque pour pouvoir lire le prochain tome ? Chez beaucoup, les romans avaient été achetés pour les enfants (pas forcément fans de lecture) qui avaient donné envie à leurs parents de découvrir cette série qui les avait tellement enthousiasmés et les avait rendus avides de lecture.

Un petit conseil : si vous ne vivez pas seul, que vous avez des enfants, un conjoint... mettez en place un système de rotation des ouvrages avant de les apporter dans votre foyer afin d'éviter des querelles. ;-)


Un grand merci aux chroniques de Madoka, à l'auteur, Jean-Luc Le Pogam et à Palémon éditions pour m'avoir permis de découvrir cette excellente série suite à un concours.